Kenya : Durement touchés par la sécheresse, les éleveurs échangent leur bétail pour le piment (Trust)

| août 28, 2017

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On est en mi-août et, c’est la période de l’année où Richard Longiro et son épouse Cherop cherchent généralement du pâturage pour leur bétail. Mais, leurs trois vaches sont mortes lorsde la sécheresse survenue le printemps dernier. Ils ont vendu 20 moutons par peur que ces derniers subissent le même sort.

Monsieur et madame Longiro cultivent, et élèvent leurs trois enfants, à Kangorio, un village du comté ouest de Pokot, à l’ouest du Kenya. Monsieur Longiro déclare : « Nous avions deux choix : soit conduire [notre bétail] au marché pour le vendre à un prix très dérisoire, soit les garder, ce qui était risqué parce qu’ils allaient très certainement mourir. »

Durant l’année écoulée, les éleveurs de la vallée du Rift, au Kenya, ont perdu des milliers de bêtes à cause de la sécheresse persistante et des précipitations irrégulières. Ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’agriculture pour compléter leurs revenus.

Mme Longiro et son mari cultivent désormais du piment, une culture résistante à la sécheresse, sur un quart d’acre de leur terre. Ils cultivent également de la papaye, des mangues et des bananes. Elle explique : « Le bétail est devenu si vulnérable au climat sec que nous avons décidé d’entreprendre une nouvelle activité. »

Guiseppe De Bac travaille comme chef de projet pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le comté ouest de Pokot. Il affirme que le piment est une culture sûre pour les agriculteurs en proie aux sécheresses, car il n’a plus besoin d’engrais ni d’eau une fois les racines développées.

Monsieur De Bac ajoute : « Le [piment] a besoin d’eau pendant les premiers stades de sa croissance, par conséquent, nous encourageons les producteurs à le cultiver sur des terrains irrigués au goutte-à-goutte. »

La FAO fournit des réservoirs d’eau et des équipements d’irrigation goutte-à-goutte aux agriculteurs impliqués dans le projet. L’organisation a également obtenu un contrat de trois ans pour 200 agriculteurs, dont plusieurs ont perdu leur bétail, pour qu’ils vendent du piment à une société italienne au prix fixe de 200 shillings kényans (1,90 $US) le kilogramme. Cette société, dénommée La Fattoria, possède une usine de transformation au sud-est du Kenya.

Selon monsieur De Bac, un quart d’acre de terre peut contenir 2 500 plants de piment. Chaque plant produit jusqu’à 1,5 kilogramme de piments pendant trois ans si on en prend bien soin. Monsieur De Bac ajoute : « Cela pourrait rapporter au maximum 250 000 shillings (2 380 $US) par an, contre seulement 7 500 shillings (71 $US) lorsque c’est le maïs que les agriculteurs cultivent. »

Glenda Andiema est responsable du marketing chez La Fattoria. Selon elle, si le projet réussit, sa société renouvèlera probablement le contrat avec les agriculteurs à la fin des trois ans.

Mme Andiema soutient que des agents de vulgarisation agricole rendent visite aux producteurs pour s’assurer qu’ils suivent les pratiques agricoles conseillées, car sa société pourrait refuser d’acheter les piments si leur qualité laisse à désirer ou si la quantité est insuffisante.

Certains agriculteurs ont déjà livré leur première récolte de piments à des centres de séchage et recevront leur premier paiement en septembre.

Pamela Chepkorir est l’une des productrices de piment. Elle déclare : « C’est un moment formidable pour nous, car pour la première fois nous cultivons une denrée que nous savons pouvoir vendre, à qui et à quel prix. »

Le présent article est adapté d’un article initialement publié par la Thomson Reuters Foundation News, intitulé « Kenya’s herders swap livestock for chillies as drought bites. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : http://news.trust.org/item/20170807000509-wm686