- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

Kenya : Des villes adoptent la méthode Miyawaki pour restaurer la splendeur écologique perdue (Mongabay)

Plusieurs villes africaines se caractérisent actuellement par une circulation assourdissante, et les émissions suffocantes, devenant ainsi des jungles bétonnées à mesure que l’urbanisation évince les forêts naturelles. Cependant, à Nairobi, une technique de restauration originale, la méthode Miyawaki, permet de récupérer des écosystèmes perdus grâce à la création d’îlots de forêts denses constituées d’essences à croissance rapide dans des espaces urbains.

Développée dans les années 70 par le botaniste japonais Akira Miyawaki, cette méthode consiste à planter des espèces d’arbres indigènes de façon rapprochée sur de petites parcelles de terre dégradées. Ces arbres poussent rapidement, formant des voûtes épaisses qui ressemblent à des forêts naturelles. Par exemple, le couvert forestier de Nairobi est passé de 14 % à 3 % entre 1976 et 2000, tandis que la superficie de la brousse est passée de 22 % à 13 %.

Depuis 2007, le projet Miyawaki du Kenya a aménagé des minis forêts sur des sites, notamment l’Université de Nairobi, la forêt de Ngong Road et la forêt de Karura, en plantant plus de 236 000 semis d’arbres. Ces forêts servent de puits de carbone, préservent la biodiversité et améliorent la rétention de l’eau et la création de la biomasse.

Samuel Kiboi, un chercheur de l’Université de Nairobi, explique que, même si cette méthode accélère la restauration écologique et exige moins d’entretien à long terme, elle pose également des défis. Ces défis incluent l’identification de bonnes espèces indigènes, l’approvisionnement en semences et la gestion des coûts élevés initiaux. Il explique : « Nous étudions les forêts avoisinantes non perturbées afin de connaître la végétation naturelle potentielle de la région. » Il note que cela oriente leur choix des espèces.

La disponibilité des semis peut être limitée, car les pépinières accordent la priorité aux espèces commercialement populaires. La plantation à haute densité, soit jusqu’à 10 000 plants par hectare, rend également la méthode coûteuse, mais monsieur Kiboi souligne que les avantages à long terme l’emportent sur les coûts initiaux. Une fois arrivé à maturité, le couvert dense supprime les espèces envahissantes, ce qui réduit les besoins d’entretien.

Simon Kage, directeur d’Integrated Forest Consultancy and Management Services, confirme que, si la méthode Miyawaki nécessite plus de plants qu’un reboisement classique (1 000 à 1 100 comparativement à 8 000 à 10 000 par hectare), les coûts d’entretien diminuent considérablement au fil du temps.

La méthode encourage également les activités économiques locales. Joseph Kamau Machina, un habitant de Karura, témoigne : « J’ai fourni plus de 30 000 plants et je travaille maintenant à l’entretien de la forêt, notamment l’arrosage et le remplacement des arbres. »

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Dann Okoth pour Mongabay, sous le titre « Kenya’s cities adopt Miyawaki method to restore lost ecological glory. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://news.mongabay.com/2025/03/kenyas-cities-adopt-miyawaki-method-to-restore-lost-ecological-glory/ [1].

Photo : La forêt de Loita au Kenya. Image de Rhett A. Butler / Mongabay.