Kenya: Des réactions mitigées d’agriculteurs recevant des paiements d’assurance-récolte (AllAfrica)

| octobre 4, 2010

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Les champs ordant la route Embu-Siakago, au nord-est de Nairobi, ont une apparence sèche et poussiéreuse. Les dernières pluies étaient en avril, il y a cinq mois. Ni les agriculteurs ni les météorologistes locaux ne peuvent prédire quand il pleuvra à nouveau.

Les familles locales comme celle de Kariki Karigi pratiquent une agriculture de subsistance. Ils cultivent des haricots et du maïs hybride. Les agriculteurs sont vulnérables parce que les pluies sont imprévisibles. Le maïs hybride n’est pas indigène, et a peu ou pas de tolérance à la sécheresse.

M. Karigi dit, « Nous semons et prions pour une bonne récolte. Parfois, les cultures flétrissent juste avant la maturité, ce qui est une cause majeure de pauvreté ici. »

De nombreux agriculteurs ne peuvent pas offrir à leur famille des repas pour une journée entière. Ils dépendent de l’aide alimentaire, ou migrent vers les zones où ils peuvent trouver du travail.

Lorsque l’agent agricole local a dit à M. Karigi qu’il ne pouvait assurer ses semences de maïs hybride et être indemnisé si la culture échouait, il a saisi l’occasion.

Basée au Kenya, UAP Insurance Company, en partenariat avec Safaricom et Syngenta Fondation pour le développement durable a offert l’assurance-récolte à environ 12 000 petits agriculteurs, à travers le Kenya.Actuellement, l’assurance couvre le blé et le maïs. L’assurance est connue sous le nom de Kilimo Salama, ou «l’agriculture en toute sécurité. » Les agriculteurs peuvent recevoir des paiements via un système de paiement par téléphone mobile appelée M-PESA.

M. Karigi a assuré un kilo de semences de maïs. La semence lui a coûté 200 shillings kenyans. Il a payé une prime d’assurance de cinq pour cent (10 shillings). Il a planté du maïs et récolté 10 sacs sur sa ferme d’un demi-hectare.

Les paiements d’assurance dépendent de la diminution des rendements. Par exemple, on estime qu’une baisse de 15 pour cent en rendement, dépendemment des données des précipitations, correspond à un paiement de 15 pour cent de la valeur assurée de la culture. Le paiement est conçu pour assurer que les agriculteurs aient de l’argent pour acheter des semences pour la saison suivante.

Les données d’une station météo ont montré que, bien que les précipitations étaient bonnes au niveau régional, elles étaient inférieures à la normale. Ceci a affecté les récoltes et des indemnités ont été octroyées à 135 agriculteurs. La semaine dernière, M. Karigi a reçu 100 shillings kenyans.

Il dit: « Je vais utiliser cet argent pour acheter des pesticides. Pour moi, c’est un paiement juste parce que j’ai compris le projet dès le début. J’ai récolté du maïs, bien que ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. »

D’autres agriculteurs, toutefois, disent que les paiements sont insuffisants. M. Mwangi Nahason a été déçu par les 110 shillings qu’il a reçus. Il dit: « Même si je suis heureux que la compagnie d’assurance ait honoré sa promesse, l’argent ne suffit pas pour acheter ne serait-ce qu’un kilogramme de semences. Je n’achèterai plus cette assurance si elle ne peut pas couvrir les intrants et le travail. »

Des experts en agriculture recommandent que les agriculteurs exerçant dans des zones sujettes à la sécheresse laissent tomber le maïs pour faire pousser des cultures indigènes comme le manioc et le sorgho qui résistent mieux à la sécheresse. Mais les agriculteurs ne peuvent pas toujours trouver du matériel de plantation fiable ou certifié.


M. Joseph Kamiri est responsable du marketing et de la distribution auprès d’UAP Insurance. Il dit : « Nous ne pouvons assurer les cultures indigènes que si nous savons que les semences sont de bonne qualité et si le Ministère de l’agriculture fournit des informations adéquates sur ces cultures. »

Les sélectionneurs de maïs, au Kenya, sont en train de développer un maïs résistant à la sécheresse. Mais cette variété risque de provoquer la controverse parce qu’elle sera génétiquement modifiée.