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Kenya : Des fruiticulteurs réalisent de gros bénéfices en ajoutant de la valeur aux mangues (Business Daily)

Les pertes après récolte peuvent réduire considérablement les gains des agriculteurs. Mais, grâce à l’ingéniosité d’un groupe d’entraide, ce problème passera bientôt aux oubliettes pour les producteurs du comté d’Embu, au Kenya.

Le Groupe d’entraide des horticulteurs de Karurumo exploite une entreprise de transformation qui cible essentiellement les petits producteurs. Le groupe a été créé en 2003 et regroupe actuellement 15 membres actifs.

Alloys Mbogo est le président du groupe. Selon lui, le comté d’Embu a plus de 400 000 manguiers. Le problème c’est qu’au moins la moitié des fruits se perd. Une grande partie de cette perte survient entre décembre et avril lorsque c’est la saison des mangues parce que les producteurs ne disposent pas de bonnes installations d’entreposage et de transformation.

Il explique : « Plus de 50 % des mangues sont gaspillés chaque saison, en plus des intermédiaires qui profitent de la situation pour nous exploiter nous [les producteurs de mangues]. Ils achètent nos mangues à un prix dérisoire, puis les revendent à des prix élevés, réalisant ainsi de gros bénéfices… Cela a renforcé notre détermination de trouver des solutions pour entreposer nos récoltes afin de maximiser les rendements. »

Avec l’aide de l’organisation allemande GIZ, les membres du groupe ont appris différentes techniques de transformation des fruits, surtout pour les mangues et les bananes qui sont les principales cultures de la région.

Avec les cotisations des membres et les prêts bancaires, le groupe a acheté un terrain et a créé une entreprise de transformation.

Monsieur Mbogo raconte que le groupe a dépensé 450 000 shillings kényans (4 440 $ US) pour l’achat du terrain. Ils ont construit un déshydrateur sous serre au prix de 500 000 shillings (4 930 $ US) et investi deux millions de shillings supplémentaires (presque 20 000 $ US) dans d’autres équipements.

Les initiatives du groupe ont rapidement attiré l’attention de TechnoServe, une organisation internationale à but non lucratif qui commandite les projets agroalimentaires dans les pays en développement.

Charles Murage est le conseiller en affaires de TechnoServe pour la région centrale du Kenya. Il affirme que son organisation a noté la détermination du groupe et a tenté de l’aider à augmenter sa productivité.

Monsieur Murage a mis le groupe en contact avec YieldWise, une initiative de la Fondation Rockefeller visant à réduire les pertes après récolte des petits exploitants agricoles d’Afrique.

Le Dr Jane Ambuko supervise l’équipe du projet sur les pertes après récolte de l’Université de Nairobi dans le cadre de l’initiative YieldWise. Les chercheurs de l’université ont conçu un équipement pour la transformation des fruits.

Elle déclare : « Jusqu’ici, nous les formons sur les bonnes pratiques de récolte et de gestion après récolte des fruits. Les producteurs suivent également des formations sur les bonnes pratiques de fabrication pour les petits transformateurs. »

À ses dires, le projet contribuera à protéger les fruiticulteurs de la région contre les pertes et l’exploitation des intermédiaires.

Le Dr Ambuko ajoute : « L’ajout de valeur et la transformation prolongent la durée de conservation des produits agricoles et minimise ces pertes. Cela génère également plus de bénéfices pour le même produit agricole et contribue à l’amélioration de la nutrition et des conditions de vie des personnes concernées. »

Les fruiticulteurs font maintenant de la transformation de produits frais et de produits secs. En plus de transformer les produits frais en jus, les producteurs sèchent aussi les mangues pour en faire des friandises par exemple.

Leur centre de transformation possède deux séchoirs tunnel solaires. Chaque séchoir peut contenir une tonne de mangues à la fois. Quand il fait chaud, le séchoir peut supporter deux fournées par jour.

Pour diversifier leurs activités, les fruiticulteurs apprendront également à faire d’autres produits. Les experts en horticulture affirment que la demande est énorme pour les produits agricoles transformés de longue conservation, surtout sur les marchés étrangers.

En plus de la transformation des produits frais et séchés, le centre est équipé d’entrepôts de refroidissement et frigorifiques. La chambre froide peut conserver les mangues pendant au moins 35 jours.

Le Dr Ambuko soutient que les entrepôts frigorifiques permettent également au centre de collecter, d’entreposer et de distribuer des produits provenant de plusieurs fournisseurs. On peut entreposer jusqu’à 10 tonnes de mangues dans l’entrepôt. Cela signifie que les gros acheteurs peuvent trouver des fruits suivant les quantités et la qualité qu’ils recherchent.

Elle ajoute : « La partie importante c’est que, grâce aux entrepôts et aux installations de transformation, les fruiticulteurs locaux peuvent désormais se prononcer sur les prix qu’ils veulent avoir. »

Monsieur Mbogo affirme qu’une des difficultés que les fruiticulteurs rencontrent se pose au niveau de l’obtention de la certification du Bureau des normes du Kenya pour permettre à leurs produits d’accéder à un marché plus vaste.

La présente nouvelle est adaptée d’un article intitulé : « Embu fruit farmers reap big from value addition plan, » publié par Business Daily Africa. Pour lire l’article original, cliquez sur : https://www.businessdailyafrica.com/corporate/enterprise/Embu-fruit-farmers-reap-big-from-value-addition-plan/4003126-4396508-8ix11xz/index.html [1].

Photo: Membres du groupe Karurumo Horticulture Self-help. Credit: Brian Okinda