Kenya: Des éleveurs reçoivent des paiements d’assurance pour le bétail perdu suite à la sécheresse (ILRI / AlertNet)

| octobre 31, 2011

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Le district de Marsabit, dans le nord du Kenya, est jonché de carcasses de bovins et d’ânes. Ces animaux sont morts suite à une sécheresse prolongée. Cela représente une perte énorme pour les éleveurs. Mais malgré cette perte, ils ont reçu une certaine aide financière. Pour la première fois, des pasteurs ont reçu des paiements d’un régime d’assurance innovateur.

Halakhe Salesa Dambi est un pasteur de Marsabit. Il a souscrit à cette assurance. Il dit: « Le montant que j’ai reçu, 6600 shilling kényans (environ 66 dollars américains), ne représente pas beaucoup d’argent mais cela va m’aider à couvrir tous les besoins de ma famille pour deux semaines. Cependant, cet argent ne me permettra pas d’acheter du bétail. » Le régime d’assurance pour le bétail compense les éleveurs lorsqu’ils perdent plus de 15% de leur troupeau. Ce régime d’assurance utilise des images satellites pour évaluer la perte en superficie de pâturage. Il ne compte pas les pertes réelles d’animaux dues à la sécheresse. Ce serait impossible à calculer.

Cette saison, la lecture des satellites a démontré qu’environ un tiers du cheptel de la région a péri à cause de la sécheresse. Toutes les zones où les pasteurs ont acheté une police d’assurance ont dépassé le seuil des 15%, ce qui donne droit à un paiement. Au total, 650 éleveurs ont été indemnisés pour les animaux qu’ils ont perdus à cause de la sécheresse.

Le régime d’assurance est géré par l’International Livestock Research Institute (ILRI). Il a été développé avec des partenaires financiers et académiques. Isaac Magina est responsable du volet assurance agricole à l’UAP Insurance Ltd. Il dit: « C’est terrible que nous assistions à un tel niveau de perte, mais il est gratifiant de constater que les politiques font ce qu’ils sont censés faire, c’est-à-dire aider les éleveurs à éviter une catastrophe lorsque les conditions météorologiques assèchent les pâturages et que les animaux commencent à mourir. »

La plupart des gens du district de Marsabit sont des éleveurs détenant ensemble entre 86 000 et deux millions de bovins, ovins et caprins. Au Kenya, la valeur estimée de l’élevage pastoral s’élève à 800 millions de dollars.
Jimmy Smith est le directeur général de l’ILRI. Il est optimiste au sujet du régime d’assurance. Mais, prévient-ilque le régime d’assurance exige des efforts constants. Selon les rapports des partenaires de l’ILRI sur le terrain, l’approche qu’a adoptée l’ILRI pour estimer les décès de bétail semble être exacte. M. Smith pense que l’utilisation de satellites pourrait rendre les assurances pour le bétail plus disponibles, en Afrique.

Andrew Mude est chef de projet pour le régime d’assurance de l’ILRI. Il note que l’assurance n’est pas suffisante en soi pour aider les éleveurs à maintenir leur sécurité alimentaire. Un meilleur accès aux pâturages et à l’eau pour l’arrosage est également nécessaire. Mais il croit que le pastoralisme pourrait être un moyen efficace de répondre aux besoins alimentaires futurs.

M. Mude dit qu’il ne sait pas encore clairement comment la politique de remboursement affectera la sécurité alimentaire. L’ILRI mènera des recherches pour savoir comment le régime a bénéficié aux ménages qui ont souscrit à une assurance.
Les chefs de projet espèrent qu’ils ont acquis la confiance des éleveurs, suite aux premiers versements. Actuellement, le projet est financé par plusieurs bailleurs de fonds. La prochaine étape est de voir si le système peut travailler avec des partenaires commerciaux et être disponible à plus grande échelle.