Kenya : Des éleveurs font des profits en vendant leurs excédents de foin (Trust)

| août 15, 2016

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Enfant, Abdirahman Hillole Musa passait de longues heures à parcourir la brousse en compagnie des vaches et des chèvres de son père, au nord-est du Kenya. Il s’aventurait souvent dans les pays voisins de l’Éthiopie et la Somalie à la recherche de fourrage. M. Musa se rappelle : « En cette époque, il nous arrivait de perdre beaucoup de bêtes, car certaines mouraient en chemin à cause des longues distances et du manque de pâturage. »

M. Musa a maintenant 50 ans. Il vient de Bula Haji, près de la rivière Daua, dans le comté de Mandera, où on trouve d’habitude peu de pâturages, voire rarement en période de sécheresse.

Les saisons sèches et les sécheresses sont plus fréquentes et sévères en raison du changement climatique. Cela a des conséquences dévastatrices pour les éleveurs comme M. Musa. Pour pouvoir nourrir leurs bêtes en périodes sèches, M. Musa et d’autres éleveurs de sa région ont décidé de cultiver de l’herbe.

Leur initiative a eu tellement de succès que certains agriculteurs gagnent maintenant de l’argent en vendant leurs excédents de foin. En fait, ils sont confrontés à un nouveau inhabituel : le manque d’espace pour entreposer leur foin quand les récoltes sont exceptionnelles.

Il y a plus de 10 ans, M. Musa a participé à une formation du gouvernement sur l’irrigation des cultures, où on leur a appris à cultiver, récolter, faire sécher, faire des balles et entreposer le foin.

Depuis qu’il a appris les techniques d’irrigation, M. Musa cultive du sorgho menu et du sorgho Sorghum almum et dispose toujours de foin pour ses huit vaches et ses 40 chèvres. Il déclare : « Je cultive du maïs, du haricot et des légumes que je vends, mais j’entrepose l’herbe pour nourrir mon bétail, et lorsque j’en vends, cela me rapporte un meilleur prix. »

Hussein Mohamed est le coordonnateur des activités de lutte contre la sécheresse de l’Agence nationale de lutte contre la sécheresse (NDMA), dans le comté de Mandera. Il affirme que plusieurs agriculteurs utilisent désormais l’irrigation pour cultiver le foin. Il explique : « Ces dernières années, un grand nombre d’agriculteurs ont adopté cette technique, et, actuellement, toutes les terres situées le long de la rivière sont cultivées. »

La NDMA offre des formations sur différentes techniques de culture tous les trois mois, ainsi que des services de vulgarisation sur l’irrigation des cultures qui est une priorité pour les agriculteurs qui résident le long de la rivière. M. Mohamed déclare : « C’est une région aride et nos populations pratiquent généralement l’élevage, par conséquent, les cultures irriguées sont un nouveau domaine pour eux. On leur apprend à cultiver de l’herbe pour en faire du foin, afin qu’elles puissent avoir suffisamment d’aliments pour leur bétail en temps de sécheresse. »

M. Mohamed soutient que la NDMA offre gratuitement aux éleveurs formés cinq kilogrammes de semences pour les motiver à cultiver l’herbe servant à la préparation du foin.

Abdi Mohamed Haji, 60 ans, est un autre éleveur de Bula Haji qui tire profit de la culture de foin. La fenaison est une activité tellement rentable, qu’il a déjà commencé à acheter une quantité supplémentaire de semences. Il explique : « J’ai reçu cinq kilogrammes de la part de l’Agence nationale de lutte contre la sécheresse et j’ai acheté cinq kilogrammes de plus pour pouvoir en cultiver sur une acre. »

Il affirme qu’il a pu faire 400 balles de sorgho menu avec sa récolte de mars, et qu’il les a entreposées dans un entrepôt communautaire de Bula Haji.

M. Haji possède sept chameaux et 50 chèvres, et, contrairement à M. Musa, il vend la majeure partie de son foin. Il explique : « Je n’ai pas besoin d’une grande quantité de foin, car j’ai des chameaux et des chèvres. J’envisage de vendre la bale entre 350 shillings (3,50 $US) et 500 shillings (4,95 $US). » Avec l’argent que lui rapportera le foin, il pourra payer les frais de scolarité de ses enfants.

Pour lire l’intégralité de l’histoire de laquelle provient cet article intitulé « Des éleveurs kényans en proie à la sécheresse se tournent vers un nouveau produit très rentable : le foin », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160708062344-sr3mg/?source=hpOtherNews1

Photo: Abdirahman Hilole Musa. Crédit: TRF/Anthony Langat