admin | juin 4, 2018
Dans un angle de la concession de Leonard Mukirai, dans le comté de Kiambu, au Kenya, se tient une maison rectangulaire en terre d’une pièce. Il s’agit de l’exploitation de champignons de monsieur Mukirai. Il est à l’intérieur, et utilise une pompe de pulvérisation pour arroser les champignons qui poussent sur les étagères dans des sacs en plastique.
Il déclare : « J’ai commencé à cultiver des champignons il y a trois ans. Je suis producteur à temps plein. »
Lorsque monsieur Mukirai a terminé ses études universitaires, il n’arrivait pas à trouver du travail. Par conséquent, lui et six de ses amis originaires du village décidèrent de cultiver des champignons, puisque certains avaient entendu parler de la culture des champignons à l’université.
Ils rendirent visite à deux producteurs pour en savoir davantage. Toutefois, ils se heurtèrent à un obstacle majeur : l’argent. Ils ne pouvaient pas ramasser chacun 50 000 shillings kényans (490 $ US) pour créer leurs fermes individuelles.
Par conséquent, ils amassèrent ensemble 50 000 shillings et créèrent la coentreprise Bannie-El Farm.
Ces partenaires achetèrent de la paille de blé, du fumier de poulet, de l’urée, du blanc de champignon et d’autres ingrédients.
Toutefois, avant de commencer, ils cherchèrent des marchés pour leurs champignons de Paris auprès des restaurants et des supermarchés de Nairobi.
Leurs champignons parviennent à maturité en deux mois. Ensuite, ils récoltent chaque jour pendant deux mois avant de constituer un nouveau lot.
Monsieur Mukirai déclare : « Nous avons été chanceux, car notre entreprise agricole a réussi, et elle nous rapportait entre 10 000 et 15 000 shillings (environ 100 $ US à 150 $ US) par jour pendant deux mois. Nous sommes parvenus à collecter de l’argent pour permettre à chacun de nous d’aménager sa propre exploitation, mais nous avons toujours l’exploitation que nous gérons ensemble. »
Cela fait la dixième saison que monsieur Mukirai cultive des champignons. Son exploitation sert aussi de centre de formation. Il embauche des jeunes et leur montre comment cultiver les champignons.
Non loin de l’exploitation de monsieur Mukirai, Bob Kimaku s’occupe de sa propre production de champignons. Il est également diplômé de l’université et cultive à temps plein depuis deux ans.
Monsieur Kimaku vend ses champignons à 600 shillings (5,90 $ US) le kilogramme, ce qui lui rapporte au moins 18 000 shillings (177 $ US) par jour.
Il déclare : « En dehors de l’arrosage journalier après le début de la germination des cultures, il n’y a pas d’autres activités ou dépenses, car on n’utilise pas de produits chimiques. »
Il affirme que la demande pour les champignons est si élevée que les sept amis doivent refuser des commandes parce qu’ils ne peuvent pas satisfaire la demande.
Monsieur Kimaku recrute quatre personnes pendant les récoltes, et leur verse chacun 500 shillings (4,90 $ US) par jour.
Bien que ces partenaires cultivent séparément leurs champignons, ils commercialisent et vendent leurs produits sous le nom de marque Bannie EL Farm.
Monsieur Mukirai ajoute : « Vous pouvez construire, soit une maison en pierre, si vous en êtes capable, soit une simple maison en terre, ce qui permet de maintenir les températures basses en tout temps que ce soit en saison sèche ou en saison pluvieuse. En dehors des semences [spores] qui proviennent d’Afrique du Sud, nous achetons les autres intrants localement. »
Une des difficultés avec la culture des champignons c’est de tenir les mouches et les rongeurs à l’écart. Il est possible de perdre toute une récolte à cause de ces ravageurs. De plus, il est impossible d’utiliser des pesticides et d’autres produits chimiques après qu’on a commencé à cultiver.
Monsieur Mukirai explique : « Nous contrôlons les mouches en fixant des [moustiquaires] aux fenêtres et à la porte d’entrée. » Ils utilisent des pièges pour capturer les rats.
Rosemary Kimani est agente agricole dans le comté de Kiambu. Selon elle, la culture des champignons est une activité viable et rentable, puisqu’elle ne nécessite pas un grand espace, qu’elle n’est pas dépendante du climat, et que la demande est très forte pour ce produit agricole.
Madame Kimani explique : « Il faut seulement une petite portion de terre où le producteur peut construire une maison en terre. Cette culture n’est pas dépendante de la pluviométrie, car elle n’a pas besoin de beaucoup d’eau, et l’arrosage se fait à l’aide d’une pompe de pulvérisation, ce qui signifie qu’on peut la cultiver n’importe où. »
Cependant, dit-elle, la culture des champignons est complexe parce qu’il faut assurer de bonnes conditions hygiéniques et avoir une solide formation pour cultiver des champignons parfaits.
La présente nouvelle est une adaptation d’un article intitulé « This is where our money mushrooms, » publié dans le Daily Nation. Pour lire l’article original, cliquez sur : https://www.nation.co.ke/business/seedsofgold/Hidden-wealth-in-mushrooms/2301238-4491150-1i6n1qz/index.html
Photo: Leonard Mukirai cultive des champignons à Ndeiya. Crédit: Eric Wainaina / NMG