Kenya : Des ‘Ambassadeurs de la paix’ apaisent les conflits relatifs à l’eau dans les régions exposées à la sécheresse au Kenya (Trust)

| novembre 11, 2019

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Nouvelle en bref

Dans le village de Maweni, au Kenya, le manque d’eau inquiète les agriculteurs et les agricultrices. Cela provoque même des bagarres et des rancunes entre les voisin(e)s. À mesure que la population augmente et que les régions subissent plus de sécheresses, les paysans et les paysannes s’inquiètent de ne pas avoir assez d’eau. Les ‘ambassadeurs de la paix’ contribuent à la résolution de ces conflits entre voisin(e)s et apprennent aux agriculteurs et aux agricultrices des méthodes pour économiser l’eau. L’ONG Strategies for Agro-Pastoralists’ Development Kenya forment ces ‘ambassadeurs de la paix.’ Ils encouragent les paysans et les paysannes à planter des semences locales indigènes et des cultures résistant à la sécheresse, tels que le sorgho et le mil qui ont besoin de moins d’eau. Ils les encouragent également à protéger les berges des rivières et les rives. La culture du bambou peut également aider à conserver les terres humides.

À l’extérieur d’une petite maison isolée dans le village de Maweni, au Kenya, un groupe d’environ 150 agriculteurs sont réunis sous la chaleur infernale pour parler du problème d’eau qui trouble leur sommeil.

L’agriculteur Martin Muasya fait partie de l’assistance. Il raconte s’être battu avec un de ses voisins il y a quatre ans. Chacun pensait que son prochain volait l’eau. Il déclare : « Non seulement j’ai cassé mon bidon, mais nous avons également gardé rancune l’une contre l’autre pendant près d’une année en bloquant chacun le passage pour empêcher que l’un ou l’autre traverse le champ de l’autre pour aller chercher de l’eau. »

Dans les régions arides et semi-arides du Kenya, les communautés souffrent de plus en plus du manque d’eau. À mesure que la population augmente, les gens puisent l’eau dans des sources déjà épuisées par la sécheresse. Le stress provoqué par la concurrence pour l’eau peut provoquer des conflits pouvant se traduire par l’échange de coups de poing entre voisins ou des attaques entre tribus rivales.

Tabitha Kaburi est un ‘ambassadeur de la paix’ qui tente de mettre fin aux bagarres. Il est avec les agriculteurs du comté de Tharaka Nithi, au centre du Kenya, pour leur expliquer comment conserver l’eau.

Monsieur Kaburi participe à un projet réalisé par une organisation caritative dénommée Strategies for Agro-Pastoralists’ Development Kenya. Il enseigne l’agriculture durable et la résolution des conflits à des bénévoles. Ils envoient ces ‘ambassadeurs de la paix’ auprès des communautés rurales pour former d’autres personnes.

Zaverio Chabari est le directeur général de cette organisation. Selon lui, les bénévoles montrent aux agriculteurs comment faire plus avec moins d’eau, les empêchant ainsi de se battre pour cette ressource qui se raréfie. Les bénévoles conseillent également les communautés sur la façon de désamorcer les tensions. Par exemple : les agriculteurs pourraient signaler une personne qu’ils suspectent de vol d’eau au chef de la région plutôt que d’affronter le coupable eux-mêmes.

Monsieur Chabari déclare : « Les pénuries d’eau mettent en péril la région, mais si les communautés sont bien informées, cette menace peut être endiguée tranquillement et laisser place à des communautés paisibles. »

En période de sécheresse, les rivières autour du village de Maweni peuvent passer d’une profondeur de trois mètres à un état de sécheresse si prononcé que « les poissons sont abandonnés à la mort, » selon monsieur Chabari.

David Mugambi est expert en gestion des ressources naturelles à la Chuka University, au centre du Kenya. Il explique que la demande pour l’eau est de plus en plus forte, aussi bien pour les besoins domestiques qu’agricoles. Cela est dû à l’augmentation de la population et au tarissement des rivières. Au fur et à mesure que les agriculteurs prélèvent plus d’eau pour arroser leurs cultures, ils privent d’eau ceux qui habitent en aval des rivières.

Les ‘ambassadeurs de la paix’ espèrent rompre ce cycle en montrant aux agriculteurs les avantages que leur offre la culture de semences locales indigènes et de cultures résistant à la sécheresse qui ont besoin de moins d’eau, telles que le sorgho et le mil. Ils exhortent les paysans à protéger les berges des rivières et les rives des lacs pour ralentir l’évaporation et l’érosion des sols dans ces régions. De plus, ils leur recommandent de cultiver des plantes réputées conserver les zones humides, telles que le bambou.

Monsieur Chabari affirme que leur projet a formé près de 100 ambassadeurs qui ont donné des conseils à plus de 80 000 personnes, et qu’ils espèrent former plus d’ambassadeurs.

Il n’existe aucun document officiel sur le nombre de conflits afférents à l’eau dans le comté de Tharaka Nithi. Mais Nichola Mwinja est chef de quartier dans cette région et il soutient que le projet a facilité encore plus son travail. Il explique « Dernièrement, j’ai eu à agir comme [médiateur] dans des problèmes de conflits d’eau. »

La présente nouvelle est adaptée d’un article rédigé par Caroline Wambui et publié par la Thomson Reuters Foundation. Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : http://news.trust.org/item/20190627094111-zwwb3/.