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Ile Maurice: Les producteurs de canne à sucre se tournent vers le commerce équitable (IPS)

Lorsque les producteurs de canne à sucre de l’île Maurice ont été confrontés à une réduction de 36 pour cent du prix de vente de la canne à sucre, ils se sont tournés vers le commerce équitable.

Keshoe Parsad Chattoo est l’un des agriculteurs affectés. Il dit : « Notre bénéfice a baissé. Donc, il valait mieux faire du commerce équitable certifié pour gagner plus d’argent. »

Le commerce équitable est un mouvement social qui favorise de meilleures conditions pour les agriculteurs et les travailleurs, et encourage la durabilité dans le monde en développement. Le commerce équitable certifié permet de vendre des produits à un prix plus élevé parce qu’il est basé sur des standards internationaux concernant le respect de l’environnement, et les normes de travail et de développement.

De nombreux agriculteurs et groupes d’agriculteurs de l’île Maurice se sont joints au mouvement du commerce équitable, ce qui leur permet de bénéficier de meilleurs prix pour la vente de leurs produits. Les consommateurs des États-Unis et d’Europe sont prêts à payer plus pour des produits issus du commerce équitable tels que le sucre et les fruits.

Kishan Fangooa est agriculteur et secrétaire de la Long Mountain Pineapple and Allied Growers Cooperative Society Ltd. Il dit que les agriculteurs de sa coopérative produisent et exportent désormais des aliments de bonne qualité, exempts de produits chimiques qui nuisent à notre santé et à notre environnement, et ils gagnent un revenu supplémentaire. »

L’obtention de la certification commerce équitable est un processus difficile comportant de nombreuses stipulations, mais les agriculteurs comme M. Fangooa pensent que cela en vaut la peine. Il dit : « Les critères peuvent être contraignants, mais ils contribuent à améliorer la qualité de nos produits et nous sommes déterminés à gagner un revenu meilleur. »

Pour avoir la certification du commerce équitable, les agriculteurs doivent investir une partie de leurs profits dans leur communauté locale pour soutenir des projets sociaux ou de développement. Mais certains agriculteurs estiment que le processus ne prévoit pas assez d’avantages.

Dans le sud de l’île, les membres de l’Association des planteurs du Sud sont réticents à se joindre au mouvement. Le président de l’association, Gassen Modely, a déclaré que les exigences causent plus de problèmes pour les agriculteurs.

M. Modely est préoccupé par le montant d’argent que les agriculteurs impliqués dans le commerce équitable doivent dépenser dans le cadre de projets de développement communautaire, au lieu d’investir dans leurs propres moyens de subsistance.

Il explique : « Nous pensions que l’argent supplémentaire obtenu grâce au commerce équitable irait directement dans les poches des petits producteurs afin de les aider à gérer la hausse des coûts de production. »

Les honoraires d’audit nécessaires pour rester certifié constituent également un obstacle pour les agriculteurs. Chaque société coopérative doit payer une taxe d’un montant variant entre 1000 et 3500 dollars américains par an. Ces frais sont très élevés pour les agriculteurs, mais ils sont actuellement subventionnés par le gouvernement.

Inder Rajcoomarsingh est un membre de la Sebastopol Multi-Purpose Cooperative Society. Il reconnaît que les frais de certification seraient trop élevés pour les agriculteurs sans l’aide gouvernementale. Il explique : « Si nous avions engagé ces dépenses nous-mêmes, nous n’aurions pas fait le moindre profit. »

Le Ministre des coopératives, Jim Seetaram, justifie la subvention, en disant que le gouvernement veut que les petits producteurs aient le choix entre l’agriculture traditionnelle et l’agriculture qui suit les politiques du commerce équitable.