Ghana : Les répercussions économiques du COVID-19 déclenchent les violences sexuelles et la violence basée sur le genre

| octobre 26, 2020

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Nouvelle en bref

Abena Nhiyra a été sexuellement exploitée par un jeune de sa communauté ghanéenne qui a profité des problèmes financiers de sa mère, que le COVID-19 a aggravés. La fille de 17 ans est tombée enceinte pendant la période de fermeture des écoles. Sa mère vend des légumes au marché, mais le marché est resté fermé pendant deux mois pour limiter la propagation du COVID-19. La pandémie du COVID-19 a augmenté le taux de violence sexuelle et de violence fondée sur le genre au Ghana et ailleurs, ainsi que d’autres formes de violence fondée sur le genre, y compris les mutilations génitales féminines, les grossesses précoces, les avortements clandestins et les mariages d’enfants.

Il est 16 h et la jeune fille de 17 ans Abena Nhiyra, qui est enceinte, vient juste de rentrer de l’école. Elle paraît fatiguée et pleure en essayant d’expliquer comment elle est tombée enceinte lorsque les écoles ont fermé à cause du COVID-19.

La jeune Nhiyra est enceinte parce qu’elle a été sexuellement exploitée par un jeune de sa communauté qui a profité des problèmes financiers de sa mère qui se sont aggravés à la suite du COVID-19. Sa mère vend des légumes au marché. Mais pour limiter la propagation du COVID-19, le gouvernement a fermé les marchés pendant deux mois environ.

Mademoiselle Nhiyra explique : « Il n’y avait rien à préparer ce jour-là. Ma mère me dit de le suivre chez lui pour prendre un sachet de riz. Dès que je suis rentrée dans sa maison, il a commencé à m’embrasser et à me dire que si j’avais des relations sexuelles avec lui, il prendrait soin de notre famille. J’ai refusé, mais il m’a forcée et m’a menacée de ne rien dire à personne. »

Mademoiselle Nhiyra vit avec sa mère et ses trois frères et sœurs à Kintampo, dans la région du Bono Est, au Ghana. Elle est en classe de 3e et se prépare à passer son Brevet d’études du premier cycle cette année. Malgré sa grossesse, elle va à l’école pour pouvoir passer ses examens finaux.

Le Ghana a enregistré son premier cas de COVID-19 en mars. Pendant que la maladie a causé quelques décès, elle a rendu d’autres plus vulnérables, notamment les femmes et les filles. La violence fondée sur le genre a augmenté avec le COVID-19, et ce, en raison de certains facteurs, y compris le stress du confinement et le manque d’emplois et de revenus.

Mansah Dokua est célibataire, mère d’un enfant. Elle était enseignante dans une école privée, mais affirme que c’est tellement difficile de payer le loyer et la nourriture qu’elle s’était retrouvée presque poussée dans la promiscuité pour pouvoir survivre.

Madame Dokua explique : « À cause de la pandémie du COVID-19, j’ai perdu mon emploi. C’est difficile de survivre. Je suis une femme et, à cause du stress, j’ai failli commencer à me faire entretenir par les hommes, mais après avoir bien réfléchi, j’ai réalisé que ce n’était pas une bonne chose. »

Elle ajoute : « J’ai décidé de demander de l’aide au père de mon enfant. Mais il n’était pas disposé à m’aider et à prendre ses responsabilités. Notre conversation s’est transformée en bagarre et il m’a agressée. Le dossier est actuellement à la police. »

Selon madame Dokua, elle n’aurait pas demandé de l’aide au monsieur, mais elle l’a fait en raison des difficultés causées par le COVID-19.

Michael Tagoe est le chargé de programme jeunesse de l’Association de la planification familiale du Ghana. À ses dires, la pandémie du COVID-19 a entraîné une augmentation du taux de violence sexuelle et de violence fondée sur le genre, ainsi que d’autres formes de violence fondée sur le genre, dont les mutilations génitales féminines, les grossesses précoces, les avortements à risque et les mariages d’enfants.

Monsieur Tagoe déclare : « La violence fondée sur le genre a augmenté à cause de la fermeture des écoles et du confinement liés au COVID-19. »

Malgré les nombreux défis préoccupants que les filles rencontrent en essayant de poursuivre leurs études après une grossesse et un accouchement, mademoiselle Nhiyra est décidée à terminer ses études. Elle explique : « J’ai fait la promesse de poursuivre mes études après mon accouchement, et ce, quelles que soient les difficultés et la stigmatisation face auxquelles je pourrais me retrouver en tant que jeune mère. Je le ferai également pour pouvoir atteindre mes objectifs dans l’avenir. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.