Ghana: Les lois coutumières sont une bénédiction pour les femmes (par Pius Sawa, pour Agro Radio Hebdo au Kenya)

| novembre 8, 2010

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Les femmes du nord du Ghana ont des raisons de se réjouir. Elles savent maintenant qu’elles ont le droit d’acquérir des terres et peuvent être propriétaires à vie. La Grassroots Sisterhood Foundation est une organisation locale qui travaille à sensibiliser les femmes à propos de leurs droits fonciers.

Au Ghana, toute terre appartient à une communauté. Elle est disponible à toute personne qui passe par le processus coutumier. Les chefs traditionnels sont les gouverneurs et les gardiens de la terre.

Avant mars 2010, les femmes ne savaient pas que le droit coutumier leur permettait effectivement d’acquérir des terres.

La Fondation forme les femmes afin qu’elles connaissent leurs droits fonciers et de succession. Elles effectuent des exercices de cartographie des terres et des consultations avec les autorités traditionnelles. Les femmes forment des réseaux et des partenariats-clés. Ces activités sensibilisent les gens et les initient au changement.

Fati Alhassan est la directrice générale de la Grassroots Sisterhood Foundation. Elle explique: « La sécurité foncière pour les femmes est une question qui avait été négligée pendant de nombreuses années. Mais quand la cartographie a commencé, certaines questions de droit coutumier ont été portées à notre attention. » Mme Alhassan dit que certains chefs ont été surpris lorsque les femmes ont commencé à revendiquer leur droit à la terre après avoir consulté la loi.

Jusqu’à présent, sept groupes de femmes ont acquis 120 hectares de terres, dans le nord du Ghana. Elles cultivent maintenant ces terres. Elles y plantent leurs propres cultures, élèvent du bétail et cultivent la terre en tant que groupe, sans crainte d’en perdre la propriété. Le nombre de membres par groupe varie de 75 à 175.

Pour acquérir des terres en vertu du droit coutumier, une femme doit trouver une terre vierge et la préparer pour la culture. C’est ce qu’on appelle « premier arrivé premier servi ». Selon le droit coutumier, la terre est totalement gratuite.

Auparavant, les chefs profitaient de l’ignorance des femmes vis-à-vis de la loi. Ils leur donnaient des terres qui avaient déjà été préparées. Ces terres pouvaient leur être retirées à tout moment, les laissant sans rien.

Mme Alhassan explique que lorsque le terrain acquis contient des ressources minérales comme du pétrole ou de l’or, le gouvernement exproprie et indemnise le propriétaire. C’était là une autre question que les gens ne comprenaient pas bien. La Grassroots Sisterhood Foundation éduque maintenant les familles sur la façon de réclamer une indemnisation adéquate pour tout investissement effectué sur un terrain avant une expropriation.

La Grassroots Sisterhood Foundation a un programme de sensibilisation dans le nord du Ghana. Mais Mme Alhassan a bon espoir que dans les cinq prochaines années, toutes les femmes du Ghana seront pleinement conscientes de leurs droits à la propriété foncière gratuite à vie. Elle croit que cela va faire augmenter la production agricole du pays.

Notes aux radiodiffuseurs: http://hebdo.farmradio.org/2010/11/01/notes-aux-radiodiffuseurs-sur-le-colloque-du-crdi/