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Ghana : L’élevage de pintades : une activité rentable pour des agriculteurs

C’est une matinée rafraîchie par l’harmattan et Mba Wulana marche d’un pas énergique dans sa ferme, un sac d’aliments pour pintades sur la tête. L’agriculteur de 35 ans apporte du maïs à ses volailles. Il sourit et déclare : « Je suis juste allé chercher quelques grains pour mes pintades. » Il complète les grains par des termites provenant de termitières.

Monsieur Wulana cultive à Taha, un village de la municipalité de Sagnarigu, dans la région du Nord du Ghana. Il a hérité d’une ferme de son père il y a 20 ans et cultive du maïs et du riz depuis longtemps. Mais récemment, il a commencé à élever des pintades à cause de la sécheresse, des pluies irrégulières et des longues saisons sèches, qui ont toutes contribué à la baisse de ses récoltes.

Il devait trouver une autre solution pour gagner un revenu afin de subvenir aux besoins de sa famille, et l’élevage des pintades fut un choix facile, car il s’y connaissait déjà en la matière.

Il explique : « J’ai commencé à élever des pintades avec mon père à 15 ans et c’est à ce moment que j’ai acquis ce savoir-faire. » Il poursuit : « Je peux élever jusqu’à 85 pintades tous les six mois. »

Monsieur Wulana vend une pintade à 30 cedis ghanéens (5,60 $ US), et gagne un revenu annuel de 5 000 cedis (935 $ US) environ, un montant vraiment supérieur au 1 600 cedis (299 $ US) que lui rapportait la culture du maïs et du riz.

En plus de vendre des pintades, monsieur Wulana gagne également de l’argent en vendant les œufs de pintades. Il utilise ce revenu pour payer les études de ses enfants et subvenir aux besoins de sa famille. Les œufs de pintade constituent aussi une source de protéines pour ses enfants.

Il préfère vendre les volailles tous les six mois pour gagner un revenu en une fois. Il explique : « Je les vends en gros afin de pouvoir utiliser l’argent pour quelque chose de sérieux. »

Élever des pintades offre plusieurs avantages. Par exemple : monsieur Wulana recueille les fientes de pintades dans un récipient et les utilise comme fumier afin d’accroître les rendements de ses cultures. Il déclare : « Non seulement l’élevage des pintades génère un revenu, mais il m’évite également d’acheter de l’engrais. »

Pour avoir plus de pintades sur sa ferme, monsieur Wulana achète des œufs dans les communautés voisines. Il achète seulement les gros œufs qui portent des marques rugueuses, car, selon son expérience, leur taux d’éclosion varie de 99 à 100 pour cent, un taux supérieur à ceux dont la surface est plus lisse.

Pour maintenir un taux d’éclosion élevé, monsieur Wulana applique des méthodes traditionnelles qui consistent, par exemple, à placer 20 œufs dans un vase ovale cassé tapissé d’herbe. Les pintades couvent leurs œufs qui éclosent 28 jours après, et monsieur Wulana tourne régulièrement les œufs pendant cette période.

Il explique : « Normalement, je fais lever la pintade et retourne les œufs chaque soir, surtout quand il fait chaud, de sorte qu’ils soient retournés sur tous les côtés pour pouvoir bien éclore. »

Après 28 jours, monsieur Wulana transporte les poussins vers une petite hutte où il les nourrit trois fois par jour. Des vétérinaires de sa région lui ont appris comment nourrir des pintades.

Sayyid Alhassan est le directeur général d’Alhassan Farms et un expert en élevage de pintades. À ses dires, le taux de mortalité dans l’élevage traditionnel est d’environ 60 pour cent, et les éleveurs doivent apprendre les techniques pour réduire ce taux en élevant les volailles suivant des méthodes modernes qui incluent l’utilisation de couveuses pour faire éclore plus d’œufs, de meilleurs aliments et poulaillers, et des vaccinations régulières.

Les revenus de monsieur Wulana ont considérablement augmenté depuis qu’il élève des pintades. Il déclare : « J’ai acheté deux parcelles avec l’argent de l’élevage des pintades. J’ai également commencé à faire des briques pour entamer la construction de ma maison. »

Ce projet a été réalisé par Radios Rurales Internationales dans le cadre d’Uniterra, un programme de l’EUMC et du CECI. Uniterra est financé par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca [1].