Ghana : Gladys Oduro surprend bien des gens en suivant des cours techniques et professionnels à prédominance masculine

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Nouvelle en bref

Gladys Oduro sourit, toute radieuse, entourée d’une trentaine d’élèves dans l’atelier de l’Institut technique de Kumasi, à Kumasi, au Ghana. Madame Odura enseigne l’ingénierie automobile et dirige le département de l’ingénierie automobile de l’institut. Elle a rencontré de nombreuses difficultés pour arriver à ce niveau actuel de sa carrière d’ingénieure, mais a toujours été résolue à atteindre ses objectifs. Elle raconte entre autres que certaines femmes lui avaient dit que si elle suivait une formation d’ingénieur, elle ne devrait pas se marier ni avoir d’enfant. Madame Oduro est désormais un bon modèle pour plusieurs filles à cause de ce qu’elle a pu accomplir en ingénierie, un cours réservé qu’aux hommes aux dires de plusieurs. Elle dirige également l’association Educational Equity and Support qui motive, sensibilise et encourage les filles à suivre des études et des formations techniques et professionnelles telles que l’ingénierie.

Cette nouvelle fait partie d’une série intitulée Stars in the Field produite dans le cadre du projet « Young Women in TVET ». À travers cette série, nous brossons le portrait de femmes qui travaillent dans le secteur des métiers techniques et professionnels (TVET) au Ghana. Quoiqu’il ne s’agisse pas d’une « Nouvelle agricole » ordinaire, nous pensons que ces portraits peuvent inspirer votre auditoire et susciter une conversation concernant les métiers traditionnels et non traditionnels exercés par les hommes et les femmes au sein de votre communauté.

Gladys Oduro sourit, toute radieuse, entourée d’une trentaine d’élèves dans l’atelier à l’Institut technique de Kumasi, à Kumasi, au Ghana. Elle s’occupe du moteur d’une voiture, et explique à sa classe comment la batterie permet au moteur de continuer à fonctionner.

La mère de 42 ans aime enseigner, mais pas le type de matière que beaucoup de femmes professeurs enseignent. Selon elle, même si les gens qui considèrent que les programmes d’études comme l’ingénierie sont réservés qu’aux hommes, ce programme l’a intéressée dès sa tendre enfance.

Madame Oduro déclare : « La prédominance des hommes ne m’a pas dissuadée parce que j’avais un intérêt personnel pour l’ingénierie. »

Madame Oduro enseigne l’ingénierie automobile à l’Institut technique de Kumasi, où elle enseigne à temps partiel depuis 2009, juste après avoir obtenu son premier diplôme. Elle dirige aussi le département d’ingénierie automobile de l’institut.

Jeune, madame Oduro a fait connaître sa passion pour les compétences techniques comme l’ingénierie à ses parents. Elle se rappelle : « À la maison, si j’avais un problème avec quelque chose, je travaillais toujours dur pour réparer ça. Je mettais mes parents au défi de ne pas remettre des choses à réparer à quelqu’un, car j’insistais toujours pour le faire moi-même. »

Cependant, sa mère n’aimait pas l’idée que sa fille étudie en génie. Elle découragea sa fille en lui répétant que c’était un programme pour les garçons et que c’était difficile.

Madame Oduro déclare : « Elle m’a dit ouvertement que je ne pouvais pas le faire. Je pensais qu’elle parlait ainsi peut-être parce que cela impliquait beaucoup de maths, de dessin, de raisonnement logique et de recherches. Elle voulait que je suive les cours que plusieurs filles suivaient. »

Elle ajoute : « Mais mon père me soutenait. Il m’encourageait parce qu’il avait constaté que j’avais un talent spécial, des capacités et des compétences que je pouvais développer plus si j’étudiais en ingénierie. Par conséquent, il m’a permis de poursuivre la carrière à laquelle j’aspirais. »

Après ses études secondaires, madame Oduro fit une demande d’admission à l’Institut technique de Kumasi. Elle était la seule fille parmi les 35 étudiants en ingénierie automobile.

Elle déclare : « On se moquait de moi, surtout mes collègues garçons qui pensaient que je ne pourrais pas le faire. Mais, au fond de moi, j’étais convaincue que j’allais leur prouver le contraire. J’ignorais leurs commentaires négatifs. J’ai suivi mes études d’ingénierie et j’ai terminé avec une mention honorable. »

Après son premier diplôme, madame Oduro et une amie créèrent un atelier de services automobiles. Plus tard, elle a obtenu une maîtrise en ingénierie automobile à l’Université des sciences et des technologies Kwame Nkrumah. Et, en 2016, elle commença à enseigner à l’Institut technique de Kumasi.

Madame Oduro a rencontré de nombreux défis dans sa carrière d’ingénieure, mais elle a toujours été déterminée à atteindre ses objectifs. Un de ces défis se présenta lorsqu’elle eut des enfants. À ses dires, ce n’était pas facile d’élever un enfant et d’étudier en même temps.

Madame Oduro déclare : « L’ingénierie exige beaucoup de travaux pratiques. Quand j’ai commencé mes études de maîtrise, c’était toujours difficile de concilier cela avec le rôle de mère, car les cours étaient très accaparants. »

Elle ajoute : « Je devais m’occuper de ma famille, mon travail et mes cours. En fait, à un moment donné, à cause du stress, je voulais remettre les cours à plus tard. Mais mon père m’a encouragée en me disant que je pouvais le faire, car je n’étais pas différente des autres femmes qui étudiaient dans ce programme. »

L’autre défi était les commentaires négatifs des gens. Certaines femmes lui dirent que si elle étudiait en ingénierie, elle ne devrait pas se marier ni avoir d’enfants.

Monsieur Oduro est un bon modèle pour plusieurs filles grâce à ce qu’elle a réalisé en ingénierie, une formation masculine selon plusieurs. Mais selon madame Oduro, il y a de plus en plus d’étudiantes dans son département maintenant.

En dehors des défis, madame Oduro soutient que l’ingénierie offre beaucoup d’avantages aux femmes qui choisissent de faire carrière dans l’ingénierie.

Elle explique : « Beaucoup de gens me demandent d’être leur ambassadrice ou de mettre en place des programmes de sensibilisation pour eux. Je suis un modèle pour plusieurs, car celles qui veulent devenir comme moi me considèrent comme une mère. »

Elle ajoute : « Ensemble avec mes camarades en ingénierie, nous avons créé une association qui s’appelle Female Educational Equity and Support. Nous faisons le tour des établissements scolaires de la région Ashanti du Ghana pour motiver, encourager et sensibiliser les filles à suivre des études et ces formations techniques et professionnelles telles que l’ingénierie. »

La présente ressource a été produite dans le cadre du projet « Innovation in Non-traditional Vocational Education and Skills Training », INVEST, mis en œuvre par l’EUMC grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Une photo candide de Gladys Oduro. Avec l’aimable autorisation de Gladys Oduro.