Ghana : Des femmes prêtes à tout pour réussir dans le domaine du soudage et de la transformation

| septembre 19, 2022

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Nouvelle en bref

Il est 7 h 30 passé du matin, mais Ruth Dzigbordi Medufia est déjà dans son atelier. La transformatrice de 31 ans déclare : « Mon travail est exigeant, voire souvent difficile, mais superbe en même temps. J’aime le soudage et la transformation, car je gagne plus d’argent que je ne m’y attendais. » Madame Medufia a toujours eu la passion et le désir de devenir soudeuse. Elle se rappelle que même ses parents n’ont pas pu la décourager. Mais, maintenant, les parents de madame Medufi sont heureux, car c’est elle qui subvient à leurs besoins. Elle aide également certains de ses frères et sœurs à poursuivre leurs études. De manière générale, madame Medufia est fière de ce qu’elle a réalisé dans le domaine du soudage et de la transformation. Elle déclare : « Si je n’avais pu voler de mes propres ailes et me battre, je ne serais pas là aujourd’hui. Je veux que beaucoup de jeunes, en particulier les jeunes femmes, profitent de ce que j’ai appris. »

Cette nouvelle fait partie d’une série intitulée Stars in the Field, produite dans le cadre du projet « Young Women in TVET ». Dans cette série, nous brosserons le portrait de femmes qui travaillent dans le secteur technique et professionnel au Ghana. Bien que ce ne soit pas une « Nouvelle agricole » ordinaire, nous pensons que ces portraits peuvent inspirer les membres de votre auditoire et instaurer une discussion sur les métiers traditionnels et non traditionnels des hommes et des femmes dans votre communauté.

Il est presque 7 h 30 du matin, mais Ruth Dzigbordi Medufia est déjà dans son atelier. La transformatrice de métal de 31 ans est en train d’enseigner à ses élèves apprentis comment bien polir une pièce de métal.

Elle déclare : « Mon travail est exigeant, voire difficile parfois, mais superbe en même temps. J’aime le soudage et la transformation, car je gagne plus d’argent que je ne m’y attendais. »

L’atelier de madame Medufia se trouve à Kansaworodo Mampong Kokompe, à Takoradi, à l’ouest du Ghana.

Selon elle, elle a commencé à s’intéresser à la transformation des métaux à l’âge de neuf ans. Elle explique : « À cette époque, je savais déjà ce que je voulais être, car j’avais l’habitude d’aller chez un soudeur de notre quartier pour apprendre le soudage dans son atelier où j’utilisais les restes de métaux. C’est durant cette période que j’ai commencé à faire mes propres créations métalliques. »

La passion et la soif de madame Medufia pour le métier de soudeuse ont toujours été tellement fortes que même ses parents ne purent jamais la décourager.

Elle déclare : « Mes parents et mes frères et sœurs avaient l’habitude de me décourager, me [disant] que je serais infertile à cause de la transformation, et qu’une fille ne pouvait pas réussir dans le soudage. Toutes ces paroles ne pouvaient pas m’empêcher de poursuivre mon rêve d’enfant de travailler dans la transformation des métaux. »

Elle ajoute : « Ma mère voulait que je devienne soldat, tandis que mon père voulait que je sois avocate. Ils ont fait tout leur possible pour m’empêcher d’apprendre la transformation des métaux, mais j’ai tenu bon. »

À la fin de son collège, en 2012, madame Medufia voulait étudier la transformation des métaux dans une école technique. Cependant, ses parents refusèrent. Elle fut obligée de suivre une formation générale au Ideal College de Takoradi.

Quelques mois après avoir terminé au lycée, en 2015, madame Medufia prit la décision courageuse de se payer elle-même une formation en apprentissage en transformation de métaux. Elle déclare : « Comme je savais que ma famille n’approuverait pas ma décision, j’ai décidé de trouver le moyen de payer moi-même. »

Elle se rappelle : « J’ai fait de petits boulots et j’ai économisé de l’argent pour payer ma formation en apprentissage. En novembre 2015, j’ai commencé ma formation en transformation de métaux. »

Samuel Koomson est le professeur de madame Medufia en transformation. Au début, il ne voulait pas l’accepter comme stagiaire en transformation de métaux, car elle était une femme. Mais, finalement, elle l’a convaincu et, depuis lors, son professeur l’a soutenue tout au long de sa carrière.

Madame Medufia soutient avoir pu terminer sa formation, car elle a rigoureusement économisé son argent. Elle explique : « J’ai continué à économiser de l’argent, et pendant que j’apprenais, je me suis arrangée pour acheter une machine de transformation qui m’a permis de fabriquer certaines pièces. À la fin de ma formation en apprentissage de trois ans, [j’ai] acheté quelques machines pour le soudage et la transformation qui m’ont aidée à ouvrir mon propre atelier. »

Comme elle avait pu bien économiser de l’argent, madame Medufia put acheter un terrain grâce aux petits boulots qu’elle faisait pendant la deuxième année d’apprentissage. Cela lui a permis de mettre sur pied son propre atelier après avoir achevé sa formation de trois ans en novembre 2018.

Depuis, madame Medufia se rend dans différentes régions du Ghana pour faire du soudage et de la transformation pour sa clientèle. Elle déclare : « Dans les cinq à dix prochaines années, j’espère ouvrir des filiales [de mon atelier] pas seulement au Ghana, mais à travers l’Afrique et le monde. »

Quatre hommes apprentis travaillent pour elle, et son plus grand désir c’est de pouvoir recevoir et former plus de jeunes femmes apprenties.

Selon madame Medufia, ses parents sont fiers d’elle maintenant, car c’est elle qui subvient aux besoins de sa famille. Elle aide également certains de ses frères et sœurs à poursuivre leurs études. Elle ajoute : « J’ai pu également acquérir deux [parcelles] et je compte commencer à construire ma première maison en 2023. »

Madame Medufia est fière de ce qu’elle a réalisé dans le domaine du soudage et de la transformation. Elle explique : « Si je n’avais pas tenu bon et ne m’étais pas battue, je ne serais pas ici aujourd’hui. Je souhaite que plusieurs jeunes, en particulier les jeunes femmes, profitent de ce que j’ai appris. »

La présente nouvelle a été produite dans le cadre du projet « Non-traditionnel Vocational Education and Skills Training », INVEST, mis en œuvre par l’EUMC grâce à un financement d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Ruth Dzigbordi Medufia travaillant sur une pièce en métal.