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Ghana : Comment une jeune femme a défié les préjugés pour exceller dans l’installation des carreaux

Cette nouvelle fait partie d’une série intitulée Stars in the Field produite dans le cadre du projet « Young Women in TVET ». À travers cette série, nous brossons le portrait de femmes qui travaillent dans le secteur des métiers techniques et professionnels (TVET) au Ghana. Quoiqu’il ne s’agisse pas d’une « Nouvelle agricole » ordinaire, nous pensons que ces portraits peuvent inspirer votre auditoire et susciter une conversation concernant les métiers traditionnels et non traditionnels exercés par les hommes et les femmes au sein de votre communauté.

Doris Deku tient fermement sa pelle et se penche en avant pour mélanger la pâte pour les carreaux. Elle transporte la pâte dans une salle où elle installe des carreaux sur le plancher de la maison d’un.e client.e. Madame Deku affirme être pleinement convaincue que le choix du métier d’installatrice de carreaux est la meilleure décision qu’elle n’ait jamais prise dans sa vie.

Elle explique : « Je voulais être avocate, mais mes parents sont décédés tôt et je n’avais même pas les moyens de poursuivre des études secondaires au premier cycle. Mais je suis très fière de ce que je fais aujourd’hui. »

Madame Deku est une diplômée d’un établissement secondaire de premier cycle âgée de 29 ans qui vit à Accra, la capitale du Ghana. Elle fait partie du petit groupe de femmes qui installent des carreaux au Ghana. Mais son parcours de marchande de nourriture à installatrice de carreaux a été très difficile.
Durant le parcours, madame Deku a reçu beaucoup de paroles décourageantes de la part de ses camarades, la communauté et même certains membres de sa famille. Mais aucune d’elles ne l’a empêchée de poursuivre son rêve.

Madame Deku déclare : « D’autres m’ont dit que l’installation des carreaux n’était pas pour les femmes et que c’était trop difficile pour une femme de le faire. Plusieurs ont affirmé que je ne pourrais pas supporter la pression et la difficulté du travail qui vient avec. »

Elle ajoute : « Ils ont cité des exemples où des collègues hommes avaient abandonné ce genre de travail après trois ou quatre ans de formation. Par conséquent, ils se demandaient comment je m’en sortirais dans cette profession où même les hommes abandonnent. »

Madame Deku affirme qu’elle a réussi parce qu’elle ignore ce genre de commentaires. Elle aime sa profession actuelle, que les gens envient selon elle.

Elle explique : « Je découvert l’installation des carreaux pour la première fois grâce à l’organisation non gouvernementale Youth Inclusive Entrepreneurial Development Initiative for Employment, ou YIEDIE, en 2016 lorsque celle-ci avait organisé une série de formations pour les jeunes dans tous les domaines de la construction. »

La détermination de madame Deku d’exceller dans l’installation des carreaux était si forte que, lorsqu’elle faisait sa formation, elle a enregistré sa société, dénommée Ansadee Ventures, auprès de la Direction du Registre général du Ghana.

Elle explique : « J’avais la ferme conviction que dès la fin de la formation je pourrais obtenir des contrats pour l’installation des carreaux. »

Madame Deku a terminé sa formation avec succès il y a trois ans et elle travaille depuis lors comme installatrice de carreaux professionnelle.

De plus, elle progresse rapidement. Selon elle, au début, il lui était difficile de trouver des clients de sexe masculin. Les hommes ne croyaient pas qu’elle pouvait exceller dans l’installation de carreaux jusqu’au moment où ils virent son travail.

Elle a actuellement des contrats avec une société immobilière, et elle a plusieurs recommandations grâce à ses travaux précédents.

Grâce à l’installation des carreaux, le rêve de madame Deku de réussir dans sa vie malgré son incapacité à poursuivre ses études s’est concrétisé.

Elle déclare : « J’ai économisé beaucoup d’argent. Actuellement, j’ai mon compte personnel et un autre pour ma société. Je suis fière de moi-même. Mon travail a un impact positif sur ma vie. »

Elle ajoute : « Je suis tellement contente maintenant que j’ai les moyens d’envoyer ma fille dans la meilleure école. J’arrive à subvenir aux besoins de ma famille et je me vois comme une mentore pour beaucoup de jeunes filles qui suivent mon exemple. »

Madame Deku informe les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, que le secteur de la construction offre plusieurs débouchés qui pourraient transformer leur vie. À ses dires, les métiers de l’industrie de la construction ne devraient pas être la chasse gardée des hommes seulement, car les femmes peuvent les exercer également, voire mieux.

Madame Deku a reçu de nombreux prix pour son travail, y compris le Prix de l’artisan le plus émérite et le plus inspirant de l’année de la Chambre de construction du Ghana pour 2020-2021.

Elle est également l’actuelle ambassadrice de l’Association des artisans du Ghana et a pu à plus reprises partager son expérience avec des groupes de femmes entrepreneures au Ghana et au Rwanda.

Madame Deku déclare : « Je suis décidée à continuer à travailler dur. Je suis prête à former un plus grand nombre de femmes dans ce secteur si cela peut leur profiter. Actuellement, j’emploie sept ouvriers que sont mes employés, et je suis en train d’en former seize autres. Onze des stagiaires sont des jeunes filles. »

La présente ressource a été produite dans le cadre du projet « Innovation in Non-traditional Vocational Education and Skills Training », INVEST, mis en œuvre par l’EUMC grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Photo : Doris Deku et ses apprentis. Photo reproduite avec l’aimable autorisation de Doris Deku.