Éthiopie : Des apiculteurs testent différentes techniques pour protéger les abeilles contre les pesticides

| mars 7, 2022

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Nouvelle en bref

Monsieur Tiruneh est un agriculteur du petit district d’Arsi Robe, situé non loin d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne. Ce district est bien connu pour ses champs verdoyants, la bonne qualité de son miel et la variété de plantes en fleur dont il dispose et qui procurent du nectar aux abeilles. Mais, récemment, la production de miel dans ce village a baissé en raison de l’utilisation généralisée des pesticides pour éloigner les sauterelles des cultures. Monsieur Tiruneh affirme que la production de miel n’a cessé de décliner ces dernières années. Il explique : « J’ai appris quel était le moment idéal pour pulvériser les pesticides afin d’éviter que les abeilles entrent en contact avec les plantes pulvérisées. Je pulvérise après que les abeilles sont entrées dans leurs ruches la nuit. Je couvre également les ruches pour que les abeilles y restent quelque temps. » D’autres moyens pour mettre les abeilles à l’abri des oiseaux et des pesticides consistent à arracher les mauvaises herbes à la main et à planter des fleurs à côté des ruches.

Il commence à faire nuit et les abeilles d’Abraham Tiruneh bourdonnent bruyamment en se dirigeant rapidement vers leurs ruches accrochées aux arbres se trouvant sur son petit lopin de terre.

Bien qu’il fasse nuit, l’apiculteur de 45 ans s’attèle à recouvrir les ruches d’un voile pour éviter qu’elles soient en contact avec les plantes qui ont été pulvérisées de pesticides après avoir été attaquées par des sauterelles.

Monsieur Tiruneh explique : « Ce sont les pesticides qui tuent les abeilles, car nous n’avons pas beaucoup de maladies d’abeilles dans notre région. Les criquets ont récemment attaqué les cultures et les plantes et les agriculteur.trice.s utilisent les pesticides sur leurs exploitations agricoles, ce qui tuent aussi bien les abeilles que les criquets. »

Monsieur Tiruneh est un agriculteur du petit district d’Arsi Robe, situé non loin d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne. Ce district est bien connu pour ses champs verdoyants, la bonne qualité de son miel et la variété de plantes en fleur dont il dispose et qui procurent du nectar aux abeilles.

Mais, récemment, la production de miel dans ce village a baissé en raison de l’utilisation généralisée des pesticides pour éloigner les sauterelles des cultures. Monsieur Tiruneh affirme que la production de miel n’a cessé de décliner ces dernières années.

Il explique : « Avant, je comptais sur le revenu de la vente de miel pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais, maintenant, mon rendement diminue chaque année à cause des pesticides qui tuent mes abeilles. Je ne peux pas accuser les maladies, car la prévalence des maladies bactériennes, virales et parasitaires courantes est très faible dans ma région. »

À Arsi, les apiculteur.trice.s vendent parfois le kilo de miel à environ 400 birrs éthiopiens (7,80 $ US). Monsieur Tiruneh avait l’habitude de récolter jusqu’à 100 kilogrammes de miel par an, mais sa production a baissé et n’atteint que 25 kilogrammes.

Ayalew Legese est un spécialiste de l’apiculture qui collabore étroitement avec les apiculteur.trice.s du district d’Arsi Robe. Selon lui, la production de miel diminue à cause des pesticides qui tuent les abeilles lorsqu’elles touchent des cultures et des plantes pulvérisées.

Monsieur Legese ajoute : « Avant, plusieurs apiculteurs récoltaient jusqu’à 50 kilogrammes de miel par an. Mais, maintenant, la production est passée à quelque chose d’environ 10 à 20 kilogrammes. »

Il explique : « Cela n’est pas dû aux maladies des abeilles… Outre les pesticides destinés à lutter contre les sauterelles, les pesticides qu’on utilise pour tuer les insectes et les herbicides qui servent à tuer les mauvaises herbes tuent également les abeilles lorsqu’elles se déposent sur une culture ou de l’herbe traitée avec des produits chimiques. »

Bien qu’il soit difficile de tenir les abeilles à l’écart des plantes pulvérisées, monsieur Legese affirme qu’il aide les apiculteur.trice.s à comprendre la manière dont ils/elles peuvent réduire la mortalité chez les abeilles en leur proposant des solutions pour la sécurité des abeilles.

Monsieur Tiruneh fait partie des nombreux apiculteur.trice.s qui profitent de l’apprentissage auprès de monsieur Legese.

Il explique : « J’ai appris quel était le moment idéal pour pulvériser les pesticides afin d’éviter que les abeilles entrent en contact avec les plantes pulvérisées. Je pulvérise après que les abeilles sont entrées dans leurs ruches la nuit. Je couvre également les ruches pour que les abeilles y restent quelque temps. »

À ses dires, cela permet de mettre les abeilles à l’abri des pesticides appliqués.

Monsieur Legese soutient que le désherbage à la main et la plantation de fleurs constituent d’autres moyens de protéger les abeilles des oiseaux et des pesticides. Il explique : « Les apiculteurs devraient planter des fleurs à côté des ruches pour empêcher les abeilles de se rendre sur les plantes pulvérisées avec des produits chimiques. Je conseille [également] aux apiculteurs de cultiver des plantes qui n’ont pas besoin de pesticides, comme le lin. »

Monsieur Tiruneh craint de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de sa famille si la production de miel continue de baisser. Il affirme qu’il fera de son mieux pour suivre les conseils des spécialistes apicoles comme monsieur Legese.

Il explique : « Je fais de mon mieux pour maintenir les abeilles en vie en appliquant les conseils des experts, car le miel est ma principale source de revenus. Dans le passé, j’arrivais à économiser un peu d’argent. Ce n’est plus le cas maintenant. Je n’ai presque plus d’économies depuis la baisse de la production de miel. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) qui met en œuvre le programme des Centres d’innovations vertes.

Photo : Johanny Sawadogo, chef du service forestier provincial, forme des apiculteurs à l’entretien des ruches et à la collecte du miel, village de Yalka, Burkina Faso. Crédit : Ollivier Girard pour le CIFOR.