Éthiopie : Des agriculteurs investissent dans des sols en bonne santé en achetant de l’engrais de mélange

| août 22, 2017

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Demitu Desada retourne la terre entre ses plants de haricot, mettant ainsi à découvert le sol limoneux. La santé du sol préoccupe sérieusement les agriculteurs et les agricultrices de la circonscription de Leman Ayetu, et de toute l’Éthiopie.

Cela fait des milliers d’années que les gens cultivent cette terre, épuisée à plusieurs endroits. Par conséquent, les paysans et les paysannes misent sur plusieurs méthodes pour améliorer la fertilité de leur sol, en y répandant par exemple de l’engrais et du fumier de compost.

La saison dernière, Mme Desasa a investi 800 birr (34 $US) dans une nouvelle sorte d’engrais de mélange constitué exactement des minéraux dont sa terre a besoin. Le Système d’information sur les sols éthiopiens, dénommé EthioSIS, a procédé à une analyse de la fertilité du sol dans quatre régions du pays, en prélevant des échantillons au niveau de milliers de circonscriptions. Les circonscriptions sont les plus petites unités administratives de l’Éthiopie. Elles sont l’équivalent d’un quartier ou d’un village. EthioSIS préconise des mélanges d’engrais adaptés aux besoins particuliers de chaque circonscription.

Ce système fournit ces informations aux agriculteurs et aux agricultrices, ainsi qu’aux usines de mélange régionales qui fabriquent des mélanges d’engrais adaptés aux besoins des sols locaux.

Madame Desasa a reçu il y a peu 1 400 birr (59 $US) de la part d’une association d’épargne. Chacun des 30 membres de son association cotise 50 birr par semaine. Mme Desasa a profité de son tour pour récupérer le montant total hebdomadaire afin d’acheter de l’engrais mélangé, à savoir le mélange d’engrais N-P-S à laquelle on a ajouté du zinc. Celui-ci comprend un mélange d’azote, de phosphore, de sulfate et de zinc qu’EthioSIS recommande pour sa circonscription.

Mme Desasa a appris l’existence de l’engrais mélangé auprès d’un agent de développement local et en écoutant une émission radiophonique agricole. Elle déclare : « Je dois apporter toutes les améliorations possibles pour pouvoir avoir une meilleure récolte et un meilleur revenu. »

La mère de quatre enfants cultive du haricot, du blé, du tef et du café sur juste une terre d’une demi-acre. Elle a répandu 50 kilogrammes d’engrais de mélange, en plus de 50 kilogrammes d’urée dans ses champs de blé et de tef.

L’engrais de mélange ne coûte pas cher. Mme Desasa s’est procuré 50 kilogrammes l’an dernier avec ses 800 birr (34 $US). Les paysans et les paysannes se réjouissent du fait que le prix du sac de 50 kilogrammes ait diminué cette année à environ 500 birr (21 $US).

Mme Desasa a obtenu de bons résultats avec son investissement, car sa récolte a augmenté de 75 %. Ses récoltes servent généralement à nourrir uniquement sa famille, mais, l’an dernier, elle a pu vendre la moitié pour le paiement de la taxe foncière et les frais de scolarité, et l’achat de vêtements. Le reste de sa récolte servira à la préparation des repas de sa famille.

Mme Desasa s’en remet désormais à l’urée et l’engrais de mélange pour ses cultures de céréales. Elle fabrique également du fumier de compost. Cependant, comme la production et le transport du fumier de compost nécessitent beaucoup de travail, elle peut juste fabriquer une quantité suffisante pour son champ de café.

Dawit Getahum est l’agent de développement de la circonscription voisine de Fodu Gora, dans le district de Woliso. Les agriculteurs et les agricultrices de sa région utilisent plusieurs produits pour améliorer la fertilité de leurs sols, y compris l’urée, l’engrais de mélange, les biofertilisants pour leur haricot, ainsi que du fumier de compost.

Il explique : « Le compost coûte moins cher, et c’est très avantageux. Il ne nécessite pas d’argent, mais juste de la main-d’œuvre. Mais il faut beaucoup de main-d’œuvre…. Lorsque [les paysans et les paysannes] achètent de l’engrais, ils ont simplement besoin d’argent. Ils n’ont pas besoin d’employé(e)s. Ils n’ont pas besoin de temps. »

Dedefa Midhaka vit en bas de la rue, dans la même circonscription que Mme Desasa. Tout comme Mme Desada, il a entendu parler de l’engrais de mélange l’an dernier par l’agent de développement, et a obtenu d’importants renseignements à la radio. Ces deux sources l’ont convaincu d’investir dans ce produit.

Il déclare : « J’ai appris à la radio que ce mélangé est meilleur au [phosphate diammonique, surnommé] DAP, et à l’urée, car il contient plus de cinq minéraux dont le sol a besoin. Donc, j’ai compris que c’est important. J’ai également appris que cela avait augmenté les récoltes d’autres agriculteurs et agricultrices, alors cela m’a convaincu. »

La superficie de son exploitation dépasse celle de Mme Desasa. Il a une demi-acre pour chacune de ses denrées, dont le tef, le blé et la pomme de terre. Il cultive aussi du bananier d’Abyssinie et du haricot. Ses récoltes de tef et de blé ont plus que doublé depuis qu’il a commencé à utiliser l’engrais de mélange, passant de trois et quatre quintaux (300 et 400 kilogrammes), respectivement, à sept et neuf quintaux (700 et 900 kilogrammes).

Monsieur Midhaka se réjouit d’avoir une plus grande récolte, et il est content de savoir qu’il améliore la santé de son sol. Il déclare : « J’ai appris que l’engrais de mélange permettait à la terre de se reconstituer, car il remplace les minéraux qui se sont décomposés dans le sol. Par conséquent, outre le fait de récolter plus, j’apprends [à] reconstituer ma terre également. »

This was part of a project to use information and communication technologies to scale-up agricultural technology in Ethiopia, which was made possible with the support of Digital Green through USAID’s New Alliance ICT Extension Challenge Fund, a component of the New Alliance for Food Security and Nutrition.