Des agriculteurs restaurent la fertilité du sol pour améliorer leurs rendements (par Johanna Absalom, pour Agro Radio Hebdo, en Namibie)

| septembre 17, 2012

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Naango Simeon est une cultivatrice de mil et de sorgho du village d’Oniimwandi, dans le nord de la Namibie. Songeuse, elle dit: « C’est le rêve de tout agriculteur d’avoir de bons rendements ».

Mme Simeon a eu bon nombre de bonnes récoltes. Mais ces dernières années, ses rendements étaient allés en diminuant. Ms. Simeon s’est rendu compte que la cause de son problème était l’infertilité du sol. Et en améliorant son sol, elle restaure son rêve d’avoir de bons rendements.

L’application de fumier a été la clé de ses efforts. Elle explique: « Nous appliquons du fumier avant chaque saison de culture pour optimiser et restaurer la valeur du sol. Autrefois, on n’avait à utiliser du fumier que tous les deux ou trois ans. »

La faible fertilité du sol est un problème commun touchant les agriculteurs namibiens. Une étude récente sur l’érosion du sol a révélé que, dans de nombreuses régions, 10 à 20 centimètres de couche arable a été perdue.

Comme beaucoup d’agriculteurs namibiens, Mme Simeon utilise et des méthodes indigènes et des méthodes modernes pour améliorer la fertilité du sol. L’utilisation de fumier restaure les nutriments du sol tout en prévenant l’érosion.

La rotation de pâturages et l’utilisation de grains de haute qualité sont d’autres mesures que les petits agriculteurs prennent pour combattre les problèmes de sol.

Mme Simeon explique comment elle sélectionne les bonnes graines: « Nous (…) mettons de côté les graines de bonne qualité et nous nous procurons de nouvelles semences qui peuvent supporter des conditions difficiles ». Au moment de la récolte, elle garde quelques grains pour la saison de végétation suivante.

Brian Mbazuvara est un éleveur de bétail du village d’Okatjivango, dans l’est de la Namibie. Il explique pourquoi il a dû prendre des mesures concernant la fertilité du sol: « Le sol a perdu sa valeur. Évidemment, si la terre n’est pas bonne, la valeur et la qualité des bovins et du bétail [sont] sévèrement affectés. C’est un lourd fardeau pour moi, en tant qu’agriculteur.

La rotation de pâturages a été la solution à son problème. M. Mbazuvara fait la rotation de son bétail, de sorte qu’il broute dans une zone pendant un an, alors que la végétation dans une autre zone se reconstitue. Il dit que cela a fait une différence considérable. « Si on ne contrôle pas la façon dont les animaux broutent, la végétation et l’herbe se feront de plus en plus rares. Nous serons forcés d’acheter de la nourriture de bétail à répétition, ce qui est coûteux. » Grâce à la rotation des pâturages, il n’a plus ce souci.

Le Ministère de l’Environnement et du Tourisme encourage les agriculteurs à combattre la dégradation du sol. Le gouvernement a conçu un programme appelé Cadre de gestion durable du territoire, pour sensibiliser les agriculteurs et les unifier par rapport à cette problématique.

Suivant ce cadre, des coordinateurs forment des agriculteurs, donnant des informations sur les activités offertes par le programme, y compris un programme d’éducation radio diffusé par la Namibia Broadcasting Corporation. Tresia Amakali fait partie de l’équipe des coordinateurs. Elle dit que, grâce au programme, les agriculteurs identifient les problèmes-clés qui les affectent et prennent des mesures pour combattre la dégradation des terres.

Le gouvernement soutient aussi les agriculteurs en mettant à leur disposition des graines subventionnées et des engrais chimiques, par l’intermédiaire des bureaux régionaux du Ministère de l’Agriculture, de l’Eau et de la Foresterie. Un rapport sur la dernière saison de végétation note une demande accrue pour ces intrants subventionnés.

Comme ils mettent en pratique des techniques agricoles nouvelles et en qu’ils reçoivent un coup de pouce du gouvernement, les agriculteurs namibiens espèrent avoir de bons rendements, comme autrefois. M. Mbazuvara dit: « En tant qu’agriculteurs, nous sommes prêts à travailler ensemble pour restaurer la fertilité du sol et réduire les impacts de la dégradation des terres, afin de prospérer dans nos activités agricoles. »