Côte d’Ivoire : Des femmes accèdent au crédit grâce aux associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC)

| juin 27, 2022

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Gohou Assiata Bamba cultive le cacao depuis 32 ans à Kragui, une localité de la région de Nawa, en Côte d’Ivoire, où elle possède et exploite une plantation de deux hectares. À l’instar de la majeure partie d’agricultrices rurales du pays, madame Bamba a rencontré beaucoup de difficultés financières. Cela l’a poussé à intégrer une section locale d’une association villageoise d’épargne et de crédit, ou AVEC, pilotée par CARE International. Cette association permet aux membres d’économiser de l’argent et d’avoir accès au crédit. Chaque semaine, chaque membre cotise 1000 à 5000 FCFA (1,61 $ US à 8,04 $ US), en fonction de ses besoins et de ses moyens. L’association fonctionne suivant un cycle d’une année. À la fin de chaque cycle, les fonds accumulés sont répartis entre les membres en fonction du montant cotisé. Les membres peuvent également emprunter à l’association pour financer leurs projets. À la fin de chaque année, madame Bamba affirme recevoir 500 000 FCFA (803 $ US) généralement. Elle explique : « Avec ce montant, je contribue au paiement des frais de scolarité de mes enfants. J’ai pu également commencer d’autres activités telles que la vente de tissus traditionnels et l’élevage des poules. L’AVEC a transformé ma vie. »

Il pleut fortement à Kragui, une localité de la région de la Nawa située à près de 300 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Gohou Assiata Bamba est une mère de cinq enfants qui cultive le cacao ici depuis 32 ans, sur une plantation de deux hectares qui lui appartient.

Comme la plupart des agricultrices rurales en Côte d’Ivoire, madame Bamba avait beaucoup de difficultés financières. Elle avait du mal à supporter les charges d’exploitation de son champ de cacao et à pourvoir aux besoins de ses enfants, y compris le petit déjeuner et l’argent de poche pour l’école.

Ces difficultés ont poussé madame Bamba a intégré la section locale d’une association villageoise d’épargne et de crédit, ou AVEC, pilotée par CARE International. L’association permet aux membres d’économiser de l’argent et d’accéder à des crédits.

Madame Bamba est la présidente de l’association qui regroupe 30 membres, dont deux hommes. Chaque semaine, chaque membre cotise 1 000 à 5 000 FCFA (1,61 $ US à 8,03 $ US) en fonction de ses besoins et ses moyens.

L’association fonctionne suivant un cycle de 52 semaines, soit une année. À la fin de chaque cycle, les fonds accumulés sont répartis entre les membres en fonction du montant cotisé individuellement.

Les membres ont également la possibilité d’emprunter à l’association pour financer leurs projets. Le taux d’intérêt des prêts est fixé par les membres, et le montant emprunté ne peut pas dépasser le triple du montant cotisé. Cela permet de s’assurer que les membres prennent des crédits qu’ils/elles peuvent rembourser.

L’association gère également une caisse de solidarité pour soutenir financièrement les membres lors de grands événements sociaux importants tels que les mariages, les baptêmes et les funérailles.

À la fin de chaque cycle d’épargne, madame Bamba affirme qu’elle perçoit généralement 500 000 FCFA (803 $ US). Cette somme lui est d’une aide précieuse.

Elle explique : « Avec cette somme, je contribue à la scolarisation de mes enfants. J’ai pu également créer d’autres activités connexes comme le commerce de pagnes traditionnels et l’élevage de poulets africains. L’AVEC a changé ma vie. »

À ses dires, les autres femmes tirent profit de l’association de la même manière, ce qui leur permet d’améliorer les conditions de vie de leur communauté. Ensemble, les membres de l’Association villageoise d’épargne et de crédit Limania ont acheté une batteuse de riz pour améliorer la production locale de riz. Grâce à la production accrue de riz, les femmes ravitaillent régulièrement la cantine de l’école du coin pour les repas des élèves. Elles ont également utilisé leurs revenus supplémentaires pour acheter des kits d’hygiène pour l’école durant la pandémie du COVID-19.

Kassoum Coulibaly est un expert en inclusion financière et chef de projet à CARE International Côte d’Ivoire. Il soutient que les associations villageoises d’épargne et de crédit sont un outil efficace pour renforcer la cohésion sociale et la solidarité entre les membres, et qu’elles aident les femmes à avoir accès aux crédits dont elles ont tant besoin, et qui autrement seraient difficiles à obtenir auprès des banques. Selon lui, non seulement les associations contribuent à l’amélioration de la situation financière de chaque membre, mais elles améliorent également les relations entre les hommes et les femmes dans les ménages, car les femmes arrivent à contribuer aux besoins de leurs familles et elles ne dépendent plus de leur mari pour avoir de l’argent.

Il déclare : « Les associations villageoises d’épargne et de crédit contribuent à la culture de l’épargne, du crédit et l’éducation financière des membres. Cela participe à améliorer leurs conditions de vie. Le système est très simple, mais le résultat est fort. »

Photo : Les membres de la coopérative féminine de cacao COPAZ, basée à Kperedi, en Côte d’Ivoire, cueillent des plants de cacao à haut rendement. Crédit : Nestlé.

Cette ressource a été produite grâce au financement d’Unilever et en partenariat avec ALMA Production, Barry Callebaut, SACO et Cargill dans le cadre du projet « Sensibilisation des coopératives de cacao sur le genre et rediffusion de la série ‘Arbres de l’espoir’ en Côte d’Ivoire » (ou GARD) à pour but de sensibiliser des auditoires ruraaux contre la déforestation et sur les questions de genre.