Congo-Brazzaville : Des maraîchers initient leurs enfants à l’agriculture

| août 8, 2016

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David Manzandi se tient debout dans un champ, sa silhouette frêle émergeant entre des rangées de légumes. Avec son arrosoir, il verse de l’eau sur une planche de morelle après l’avoir fait sur une d’oseille rouge. David est un élève du secondaire de 14 ans qui vit avec sa famille dans la région de Kombé, à la périphérie sud de Brazzaville.

David est tout sourire, et chante pendant qu’il travaille. Hervé Manzandi, âgé de 49 ans, est le père de David. À quelques mètres de là, M. Manzandi sème la ciboule tout en donnant à son fils quelques conseils: «  David, il faut faire attention quand tu fais l’arrosage. L’eau c’est bien pour les plantes, mais il ne faut pas trop en renverser au même endroit. Trop d’eau peut tuer les plantes, il faut le savoir. Elles ont besoin d’un juste dosage d’eau pour bien croître» !

Hervé Junior est le benjamin de la famille.  Avant qu’Hervé puisse aller rejoindre ses amis pour jouer au football,  il doit aller chercher  des fientes dans un petit enclos de chèvres et les livrer à l’aide d’une brouette entre deux sillons de légumes. Son papa va utiliser les fientes pour fertiliser les sillons de légumes qui leur sont dédiés, à lui et son frère.

Guilaine Toumba est la mère des garçons. Entre les mois de juillet à septembre durant la relâche scolaire, les deux parents apprennent le maraîchage à leurs enfants, faisant en sorte qu’ils transfèrent leurs connaissances de l’agriculture à une nouvelle génération.

David dit: «  Tous nos amis savent que le matin et avant le coucher du soleil nous aidons nos parents. Parfois ils viennent nous aider et eux aussi commencent à prendre goût [à l’agriculture]. Pour nous c’est comme un jeu.  Et cela nous permet d’apprendre à travailler la terre. J’assiste mes parents depuis que j’étais tout petit. Je pense qu’à l’avenir, même si j’ai des diplômes ou un autre travail, je ne manquerai pas d’avoir une exploitation agricole. Ça fait partie de ma vie maintenant».

Durant chaque vacance, les parents de David et Hervé Junior les aident à cultiver deux planches de légumes chacun. Ils  s’occupent eux-mêmes des tâches difficiles comme le labourage,  la délimitation des sillons et la pépinière. Les enfants font le repiquage, l’arrosage et le désherbage.

Pas beaucoup de jeunes au Congo-Brazzaville trouvent le secteur agricole intéressant. Plusieurs jeunes quittent les zones rurales pour les villes. Il leur est impensable de repartir en zone rurale après leurs études. Mais, la famille Manzandi souhaite que, en plus de leurs études, leurs enfants puissent avoir le goût du travail de la terre.

Mme. Toumba dit : « Nous n’imposons pas cela à nos enfants. Nous leur montrons comment c’est important de savoir travailler la terre pour des enfants issus de parents maraichers. Quand ils seront grands, ils seront libres de poursuivre notre activité ou de faire autre chose. Les enfants sont davantage motivés parce qu’ils savent qu’à la rentrée, grâce à la vente de leurs productions, ils peuvent satisfaire leurs caprices en achetant tout ce qu’ils veulent ».

Avec les profits de la vente des légumes, David et Hervé Junior peuvent dépenser leur argent sur des jeux, des habits et des chaussures. Et pour deux jeunes garçons, cela équivaut au bonheur.