- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

Comores : Les producteurs créent leur propre marché (par Ahmed Bacar, pour agro Radio Hebdo, aux Îles Comores)

Mohamed Soilih est le président de la Fédération Nationale des Agriculteurs Comoriens et des Femmes Agricultrices (FNAC-FA). Aussi connu sous le nom de Momo, il a été porté à la tête de l’association en août 2011; c’est lui qui a décidé de la création d’un marché. Il explique : « En août 2011, j’ai pris l’engagement de créer un marché populaire de vente à la pesée. »

Le marché se situe au nord de Moroni, la capitale. M. Soilih espère soulager la population frappée par la précarité en lui vendant des produits frais, de bonne qualité, à un coût raisonnable. On y trouve toutes sortes de légumes et de fruits : bananes, manioc, patates douces, pommes de terre, haricots verts, tomates, laitue, oranges, piments. »

Les membres de la FNAC-FA ont demandé à ce que le marché soit créé et Momo, le président, a fait en sorte que ce souhait devienne réalité. Le principal problème auquel la fédération faisait face a été résolu lorsque le gouvernement lui a fourni un immeuble avec un bon emplacement. Maintenant, le marché remporte un franc succès et la Fédération cherche déjà un plus grand espace. M. Solih dit : « Depuis l’ouverture de ce marché, nous avons constaté qu’un bon nombre d’agriculteurs sont des clients qui viennent régulièrement vendre ou acheter des produits. »

La Fédération achète les produits aux agriculteurs à un prix intéressant et les revend aux clients avec une petite marge bénéficiaire. Par exemple, la fédération achète un kilogramme de bananes à 200 francs comoriens (ou 50 cents américains) et le revend à 250 francs comoriens, soit environ 65 cents américains.

Le marché contribue à lutter contre la vie chère. Par exemple, pour certains produits comme le haricot vert, le prix de vente est la moitié du prix en vigueur sur les autres marchés de la capitale.

Les principaux vendeurs sont des agriculteurs membres de l’Association. Ousseine Ahamada vend régulièrement les produits de son champ sur le marché de la FNAC-FA. Ce marché est une bonne affaire pour lui. Il dit : « Dieu merci, chaque trimestre je peux empocher environ [370 dollars américains]. Cette somme me permet de payer les études de mes enfants et de couvrir mes dépenses quotidiennes. »

Pour sa part, Rafiki Ali Said, un autre agriculteur, choisit de vendre sa récolte dans ce marché pour gagner du temps. Il explique : « Au lieu d’aller passer 5 heures de temps au marché Volo-Volo, je vends mes produits en moins de temps au marché FNAC-FA, et j’amasse beaucoup de sous. » En un seul voyage, Rafiki Ali Said peut gagner jusqu’à 250 dollars américains.

Les clients aussi sont satisfaits. Céline Bernard, une cliente, affirme : « Chaque jour, on nous propose des produits de qualité et cela à des prix qui défient toute concurrence. »

Si certains agriculteurs apprécient le bon fonctionnement de ce marché, d’autres par contre se plaignent qu’ils ne peuvent pas vendre leurs produits à cause du système de quotas. En effet, les responsables du marché refusent d’acheter plus de produits que le quota qu’ils se sont fixé.

Maoulida Ibrahim est agriculteur et membre de la FNAC-FA. Il dit : « Quand il y a surproduction, on n’achète pas nos produits. Cela nous oblige à aller les vendre ailleurs, avec les difficultés et le manque à gagner qui s’ensuivent. Cela est inadmissible. »

Hakimdine Abdalla, un autre membre de l’association, partage l’avis de Maoulida Ibrahim. Il explique : « Je connais la règle de l’offre et de la demande mais cela ne doit pas empêcher les responsables du marché d’acheter nos produits. Nous sommes leurs principaux clients. »

Très fier du succès de ce marché, Mohamed Soilih, le Président de la FNAC-FA, se dit prêt à continuer à lutter pour que ce marché devienne un centre où tous les vendeurs des deux grands marchés de la capitale viennent s’approvisionner.