Cameroun : Une femme rurale utilise une application mobile pour obtenir des informations sur la santé maternelle

| mars 6, 2017

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Esther Djuidjeu est une agricultrice qui a quatre enfants. Elle vit à Bokito, une ville de la région du Centre du Cameroun. Pendant qu’elle joue avec son bébé, elle reçoit un message texte sur son téléphone. Le message est le suivant : « L’allaitement est le meilleur aliment à donner à votre bébé. Dans quelques semaines, il pourra commencer à essayer d’autres aliments et de l’eau. » Après avoir lu le message, elle déclare : « Ce sont les gens de Gifted Mom! (Mère talentueuse) Ils m’envoient ce genre de message environ une ou deux fois par semaine. »

Un médecin de l’hôpital de son village a recommandé l’application Gifted Mom à Mme Djuidjeu lors de sa dernière grossesse. Elle s’est abonnée en envoyant le message texte « Subscribe MOM » (Abonnez MAMAN) à un numéro de téléphone. Après avoir communiqué ses coordonnées, l’application l’a enregistrée, et elle a commencé à recevoir des messages.

Mme Djuidjeu explique : « Au début, les messages avaient rapport avec ma grossesse et j’ai vraiment beaucoup appris. Par exemple : je ne savais pas qu’au Cameroun le vaccin antitétanique était gratuit pour les femmes enceintes. Lors de mes précédentes grossesses, je ne l’avais pas fait parce que je n’avais pas d’argent. »

Les normes de l’Organisation mondiale de la santé en ce qui a trait aux soins maternels et néonataux stipulent que toutes les femmes et leurs bébés doivent être protégés contre le tétanos. Si une mère ne reçoit pas le nombre de doses exactes du vaccin contre le tétanos, ni elle ni le nouveau-né ne seront protégés contre le tétanos au moment de l’accouchement.

Alain Nteff est un ingénieur informaticien et une de têtes pensantes de Gifted Mom. M. Nteff explique que l’idée de l’application lui est venue lors d’une visite qu’il a rendue à un ami en stage dans un hôpital de campagne. Il explique : « J’ai constaté que beaucoup de femmes et d’enfants mourraient dès suite de causes qui auraient pu être évitées si ces femmes s’étaient rendues à l’hôpital ou avaient reçu de bons conseils. »

M Nteff affirme que l’application ne remplace pas les visites chez le médecin. Au contraire, il déclare : « J’ai voulu créer une application qui incite les femmes, surtout les femmes des zones rurales qui n’ont pas facilement accès aux informations, à aller à l’hôpital [pour obtenir les soins médicaux dont elles ont besoin]. »

Belong Abel est médecin à l’hôpital de Bokito. Il affirme que le nombre de consultations prénatales a augmenté considérablement après que l’hôpital a commencé a encouragé les femmes enceintes à se servir de l’application. Le Dr Abel raconte : « Nous sommes dans une zone rurale où la principale activité est l’agriculture. Très souvent, les femmes oublient les dates de consultations prénatales. Ou elles ne viennent pas en pensant que tous les services sont payants. L’application pallie ce problème. »

En ce qui concerne Esther Djuidjeu, elle est satisfaite de l’application gratuite. Elle déclare : « J’avoue que ma grossesse s’est mieux déroulée et mon bébé est moins maladif que ses trois ainés. Elle est par exemple la seule à qui je donne exclusivement le lait maternel. »

Cet article a été initialement publié en janvier 2016.