Cameroun : Des agriculteurs et des agricultrices font fortune en élevant des porcs (par Paul Nkwain, pour Barza infos)

| avril 4, 2016

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Marinus Aka, 31 ans, enseigne au collège technique supérieur Regina Pacis, et il est le plus instruit de sa famille. Il passe même des heures supplémentaires à enseigner dans différentes écoles. Même si ses frères, ses sœurs et plusieurs autres membres de sa famille comptent sur son soutien financier et matériel, son salaire ne suffit pas aux besoins de chacun d’eux. C’est ainsi qu’il a commencé à élever des porcs en 2013.

M. Aka vit à Mutengene, un petit village de la subdivision administrative de Tiko, dans la région du sud-ouest, au Cameroun. Il se rappelle : « Lorsque j’ai obtenu le poste d’enseignant en 2010, j’étais très enthousiaste, mais, plus tard, je me suis rendu compte que j’arrivais à peine à économiser le quart de mon salaire mensuel. La situation était difficile pendant plus de trois ans. »

M. Aka n’a suivi aucun cours en élevage de porc, mais il a eu la chance de voir son père élever ces animaux. Tout petit, il a appris à nourrir les porcs avec des aliments bon marché. Il explique : « Mon père utilisait … du taro, de la banane plantain ou des pelures de banane, ainsi que des restes pour nourrir les porcs. »

M. Aka Photo:  Paul Nkwain

M. Aka Photo: Paul Nkwain

En 2013, un voisin lui a demandé de lui louer la porcherie de son père. C’est à ce moment que M. Aka a réalisé qu’il ne tirait aucun profit de la porcherie.

Plutôt que de la louer, il décida d’utiliser la porcherie pour gagner un revenu supplémentaire. Il se souvient : « Je me suis arrangé pour économiser une partie de mon salaire. Je me suis renseigné auprès d’autres éleveurs et éleveuses de porcs, j’ai acheté deux porcelets et j’ai commencé à [les] engraisser. »

Sept mois après avoir réussi à obtenir une bonne reproduction, M. Aka a vendu un porc mâle à 181 $US. Plus tard, il a sevré neuf porcelets et en a vendu quatre, à 45 $US chacun. Il a fait un bénéfice de 363 $US durant sa première année d’activité.

M. Aka possède actuellement neuf porcs adultes et six porcelets, et il se considère désormais plus comme un éleveur de porcs qu’un enseignant.

Gabriel Asefor est un soudeur de 22 ans, originaire lui aussi du village de Mutengene. À l’instar de M. Aka, il a commencé à élever des porcs pour arrondir ses fins de mois. Il se rappelle : « Alors que j’étais apprenti pendant les deux dernières années, j’aidais un ami à mon frère à nourrir ses porcs. Il est allé à l’étranger, me laissant un porcelet que j’ai engraissé pendant huit mois. Plus tard, ce porc a eu huit porcelets. »

Comme il s’y connaissait très peu en élevage de porcs, M. Asefor a perdu trois porcelets. Il a également vendu quatre de ses neuf animaux. Parmi les porcs qui lui restent, une est pleine actuellement. Il déclare : « J’espère pouvoir sevrer plus de porcelets cette fois-ci. Je suis chanceux, car mon frère cadet veut maintenant m’aider à élever les porcs. »

Eladson Evangeline est une spécialiste du bétail, de la pêche et l’élevage dans la Région du sud-ouest du Cameroun. Mme Evangeline affirme que l’élevage de porc aide plusieurs agriculteurs et agricultrices à accroître leurs revenus.

Toutefois, elle conseille aux éleveurs et aux éleveuses de porcs de signaler tout cas inhabituel qu’ils remarqueront sur leurs fermes, et de s’assurer que leurs porcs sont vaccinés à temps.

Chesi Andrea est éleveur de porcs à Bawkeri, une ville de la Région du sud-ouest, à environ 85 kilomètres de Douala, la capitale économique du Cameroun. M. Andreas a élevé de la volaille pendant 14 ans, et est certain que l’élevage des porcs est plus rentable que celui de tout autre type de bétail. Il déclare : « [J’avais contracté un prêt] pour élever de la volaille et je gagnais entre 363 $US ET 545 $US par an. Mais depuis que je me suis lancé dans l’élevage de porcs, je n’ai jamais contracté de prêt, mais je gagne jusqu’à 5454 $US par an. L’an dernier, j’ai vendu 200 porcs. »

M. Marinus est heureux d’élever des porcs, et se réjouit de l’amélioration de son niveau de vie. Il déclare : « Cela fait juste trois ans [que] je mène cette activité, [mais] j’ai quitté la cour familiale et je subviens aux besoins de mes frères et sœurs. Très bientôt, je serai mon propre patron. »