Burundi : Un producteur de banane réalise de meilleurs rendements grâce au compost

| septembre 26, 2016

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Emmanuel Nshakavyanka savait que sa terre s’épuisait. Alors qu’elle perdait de sa fertilité au fil des années d’exploitation, les mauvaises récoltes dans ses plantations de bananes s’enchaînaient. Dans sa région à Bugama, à l’est du Burundi, où il n’y a presque pas de bétail, il n’arrivait pas à trouver de fumure pour améliorer son champ.

C’est ainsi qu’il décide de produire son propre compost. Il explique : « Si on plante des bananes sans avoir accès à la fumure organique, c’est comme s’il pleuvait dans le désert, et c’est un gaspillage de ressources. Alors j’ai eu l’idée du mettre sur pied un système de compostage qui ne nécessite qu’une petite quantité de fumier. »

M. Nshakavyanka commence par creuser des trous qu’il remplit de troncs de bananiers bien découpés, de débris végétaux secs, de cendre et d’une petite quantité de déjection animale. Et enfin il recouvre le tout avec de la paille pour empêcher l’air et les rayons solaires d’y pénétrer, cela permet d’accélérer la décomposition des matériaux. M. Nshakavyanka dit : « Il faut environ quatre mois pour que le fumier soit bien décomposé et prêt à être utilisé dans le champ ».

Grâce au compost qu’il applique dans ses plantations, M. Nshakavyanka a pu augmenter ses rendements et ses bénéfices. Il est fier de son travail. Avant qu’il ne commence à utiliser la fumure dans son champ, ses régimes de bananes ne pesaient qu’entre cinq à sept kilogrammes et le régime se vendait seulement à 2 000 BIF [1,17 $US].

Il dit : « Avec la fumure, j’ai récolté, pour la première année, des régimes de banane pesant entre 30 à 40 kilogrammes et dont le prix variait entre 7 500 et 8 000 BIF [4,37 $ – 4,66 $US]. Durant la deuxième année, j’ai récolté des régimes de bananes et chacun pouvait peser entre 50 et 80 kilogrammes avec un prix qui variait entre 13 000 et 17 000 BIF [7,57 $ – 9,91 $US]. Aujourd’hui, je peux dire que je suis riche. »

De nombreux agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales à l’est du Burundi produisent maintenant leur propre compost. Ils ont hâte de réparer les dommages causés par l’érosion en ajoutant du compost dans leurs champs.

Clémence Niyonzima cultive dans la même région que M. Nshakavyanka. Elle s’est inspirée de son succès pour produire elle aussi son propre compost.

Mme Niyonzima dit : « M. Nshakavyanka nous a appris son système il y a deux ans environ. Je possède six trous de compostage. J’utilise le compost dans mes deux champs de haricot et un champ d’arachides. Je récolte [maintenant] quatre tonnes de haricots alors qu’avant je ne récoltais qu’une seule tonne. »

Pour sa part, M. Nshakavyanka est assuré de pouvoir vendre ses cultures qui produisent de plus en plus. Il explique : « Je me suis entendu avec un commerçant local qui achète toute ma production à un prix raisonnable. En plus, je n’ai pas besoin de transporter mes récoltes jusqu’au marché, il vient lui-même les récupérer. »

Ce commençant, François Hakiza, est bien connu dans la région. Celui-ci témoigne : « Les régimes de bananes d’Emmanuel sont de bonne qualité. Les restaurants de la province de Ruyigi à qui je revends sont très satisfaits. »

Grâce à ses bénéfices, M. Nshakavyanka a pu acheter une vache laitière. Il compte acheter bientôt plus de terre pour se diversifier dans l’élevage de bétail.

Cet article a été initialement publié le 30 mars 2015.