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Burundi : Un producteur de banane réalise de meilleur rendement grâce au fumier composté

Emmanuel Nshakavyanka savait que sa terre s’épuisait. Alors qu’elle perdait de sa fertilité au fil des années d’exploitation, les mauvaises récoltes dans ses plantations de bananes s’enchaînaient. Dans sa région à Bugama à l’Est du Burundi, où il n’y a presque pas de bétail, il n’arrivait  pas à trouver de fumure pour améliorer son champ.

C’est ainsi qu’il décide de produire son propre fumier composté. Il explique son choix : « Si on plante des bananes sans avoir accès à la fumure organique, c’est une perte de temps, c’est comme une pluie dans le désert. Alors j’ai eu l’idée du système de compostage avec une petite quantité de fumure ».

Monsieur Nshakavyanka commence par creuser des trous qu’il remplit de troncs de bananiers bien découpés, de débris végétaux secs, de la cendre et une petite quantité de déjection animale. Et enfin il recouvre le tout avec de la paille pour empêcher l’air et les rayons solaires d’y pénétrer, cela permet d’accélérer la décomposition des matériaux. M. Nshakavyanka  dit : « Il faut environ quatre mois pour que le fumier soit bien décomposé et prêt à être utilisé dans le champ ».

Grâce au fumier composté qu’il applique dans ses plantations, M. Nshakavyanka a pu augmenter ses rendements et ses bénéfices. Il est fier de son travail.  Avant qu’il ne commence à utiliser la fumure dans son champs, un de ses régimes de banane ne pesait qu’entre cinq à sept kilogrammes et se vendait seulement à 2000 BIF (environ $1,28 U.S,).

Il dit : « Avec la fumure, j’ai récolté, pour la première année, un régime de banane pesant entre 30 à 40 kilogrammes et son prix varie entre 7500 et 8000 BIF ($4,80 – $5,10 U.S.). Pour la deuxième année, j’ai récolté au moins 3 régimes de banane et chacun peut peser entre 50 et 80 kg avec un prix qui varie entre 13000 et 17000 BIF ($8,33 – $10,90 U.S.) Aujourd’hui, je peux dire que je suis riche ».

De nombreuses petites exploitantes et de nombreux petits exploitants agricoles dans l’Est du Burundi produisent maintenant leur propre fumier composté. Ces dernières et ces derniers veulent réparer les dommages causer par l’érosion en ajoutant du composte dans leurs champs.

Madame Clémence Niyonzima cultive dans la même région que M. Nshakavyanka. Elle s’est inspirée de son succès pour produire elle aussi son propre fumier composté.

Mme Niyonzima dit : « M. Nshakavyanka nous a appris son système il y a deux ans environ. Je possède 6 trous de compostage. J’exploite 2 champs de haricots et un champ d’arachides. Je peux récolter 4 tonnes de haricots alors qu’avant je ne récoltais qu’une seule tonne ».

Pour sa part, M. Nshakavyanka est assuré de vendre ses récoltes de plus en plus bonnes. Il explique : « Je me suis entendu avec un commerçant local qui achète toute ma production à un prix raisonnable. En plus je n’ai pas besoin de transporter mes récoltes jusqu’au marché, il vient lui-même les récupérer ».

Ce commençant, François Hakiza, est bien connu dans la région. Celui-ci témoigne : « Les régimes de bananes d’Emmanuel sont de bonne qualité. Les restaurants du centre de la province de Ruyigi à qui je revends sont très satisfaits. »

Grâce à ses bénéfices, M. Nshakavyanka a pu acheter une vache laitière. Il compte acheter bientôt un terreau et devenir progressivement à la fois agriculteur et éleveur de bétail.

Photo: Jean de Dieu Ininahazwe