Burundi : Stockage de l’eau de pluie, un liquide précieux (Syfia Grands Lacs)

| janvier 23, 2012

Téléchargez cette nouvelle

Un programme de collecte des eaux pluviales, lancé il y a deux ans dans une localité du Burundi, a rendu la vie plus facile aux résidents, et a même incité des gens à revenir dans la région. Rosalie Nyambere et sa famille de cinq personnes ont bénéficié du programme. Soulagée, elle dit : « Nous avons l’eau qu’il nous faut pour satisfaire nos besoins sans avoir à faire des kilomètres de marche. »

Les résidents de la province de Kirundo, dans le nord du Burundi avaient été confrontés à une pénurie croissante d’eau. La région est confrontée à une faible pluviométrie et à la sécheresse. Marcien Nzoiaest un agent de la communauté locale de développement. Il dit : « Il n’y a pas de cours [d’eau], ni de points d’eau potable, et la population devait parcourir plus de 15 kilomètres avant de trouver un point d’eau. » Une résidente, Martha Kankindi, ajoute : « Depuis que nous sommes très jeunes, l’eau nous a toujours coûté cher, en temps et en énergie. »

Le programme est appelé Eau potable pour tous. Il a permis de faire du reboisement, et de mettre en place des systèmes de collecte d’eau à des fins domestique et agricole.

Le programme a été mis en place par les habitants de la province de Kirundo, avec le soutien de l’État et le financement d’une organisation d’aide allemande appelée Welthungerhilfe [Aide Alimentaire Mondiale]. Les habitants de la région ont reçu 45 000 euros pour développer des systèmes de collecte des eaux de pluie.

Selon un représentant de la Welthungerhilfe, le programme vise à recueillir l’eau de pluie, mais aussi à favoriser une meilleure infiltration d’eau dans le sol. C’est pourquoi le reboisement, qui contribue à éviter le ruissellement et l’érosion des sols, est un élément important du programme. Alors que les gens bénéficient de ce programme, ils se rendent compte de la valeur des terres boisées et font des efforts pour les protéger.

Alphonse Marimbu, un résident, a appris comment installer des réservoirs en plastique pour récupérer l’eau de pluie. Il est bien content d’avoir ces réservoirs pour recueillir l’eau parce qu’il n’a plus à transporter de l’eau provenant de sources éloignées. En outre, la qualité de l’eau est généralement meilleure que celle de l’eau des ruisseaux et des criques. Grâce à ce système, l’eau des toits est canalisée dans des réservoirs. Cela fonctionne mieux avec des toits de tuiles. Pour les résidents,il suffit d’ouvrir un robinet lorsqu’ils veulent de l’eau.

Les réservoirs sont faciles à installer, surtout parce que les résidents apportent des pierres et du sable pour aider à les construire. Un réservoir domestique coûte environ 110 dollars américains et stocke de 500 à 1000 litres. De plus grands réservoirs -réservés pour des collectivités- sont aussi disponibles, et peuvent contenir jusqu’à 10 000 litres d’eau.

Cependant, des idées fausses ont entravé l’expansion du programme. Certains croient que boire l’eau de pluie conduit à la stérilité. Une autre croyance est que les jeunes filles qui boivent l’eau de pluie ne trouveront pas de maris. Dans le cadre du programme, les agents de Welthungerhilfe tentent de surmonter ces idées fausses. Ils sont conscients du fait que les gens qui n’ont jamais vécu avec de l’eau courante ou d’autres mesures d’assainissement n’ont pas les connaissances de base relatives à de bonnes pratiques d’hygiène.

L’Autorité provinciale pour la Santé propose des comprimés pour purifier l’eau de pluie, afin de la rendre propre à la consommation. Depuis 2000, de nombreuses familles avaient déserté la région en raison de problèmes d’approvisionnement en eau et de sécheresse. Grâce à ce programme, les gens reviennent progressivement.Selon Martha Muhimbare, les réservoirs garantissent une alimentation indépendante. Les ménages n’ont pas besoin de dépendre de fournisseurs communautaires ou publics. Leur vie est plus facile parce que le réservoir permet d’économiser temps, argent et énergie.