Burundi: La collecte des eaux des pluies allège les problèmes d’eau

| mai 27, 2013

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Immaculée Mukahigiro n’en pouvait plus de subir les caprices de la pluviométrie. La sécheresse était devenue de plus en plus longue. Pendant trois ans, cette agricultrice de 46 ans du village de  Nyakizu au Nord du Burundi n’avait rien récolté.

C’est ainsi qu’elle décide de mettre en place un système pour parer au manque d’eau.  Mme Mukahigiro explique : « Je n’arrivais pas à récolter plus d’un panier [de légumes] par champ et je pouvais à peine nourrir ma famille. Alors qu’au marché, les légumes sont hors de prix. C’est ainsi que j’ai eu l’idée en 2011 de construire une citerne pour capter les eaux des pluies. »

Dans le Nord du Burundi, l’irrégularité des pluies est fréquente. Les agriculteurs ont difficilement accès à l’eau tant pour la consommation domestique que pour la production de nourriture. Ils ont du mal à arroser leurs jardins potagers. Dans le village de Nyakizu, il n’y a qu’une seule source d’eau. Plus de 600 ménages s’en servent quotidiennement. Mme Mukahigiro doit parcourir au moins 1 km pour l’atteindre.

Grâce à un projet humanitaire financé par l’ONG international, Oxfam-NOVIB, Mme Mukahigiro a construit une citerne de collecte  des eaux de pluies. Cette citerne lui permet de mieux arroser ses plantes et de récolter assez pour offrir à sa famille au moins deux repas par jour.

Mme Mukahigiro a maintenant quatre jardins potagers. Elle peut récolter jusqu’à sept paniers par jardins. Très contente, elle  ajoute : « Je cultive des choux, des oignons, des tomates, des carottes, des aubergines et des poivrons. La famille consomme 70% de la production et je  vends les 30% restants ». Avec l’argent gagné, Mme Mukahigiro a construit une deuxième citerne de collecte des eaux de ruissellement.

La citerne de collecte des eaux des pluies est construite de planches sous forme de cube avec une bâche à l’intérieur.  Elle repose sur une fondation construite en pierres et béton avec un robinet.  Celle de collecte des eaux de ruissellement est construite de planches sur une pente pour capter les eaux qui ruissellent. Avec ses deux citernes, Mme Mukahigiro peut collecter jusqu’à  8000 litres d’eau.

Joseph Nzimana est un vulgarisateur agricole qui est chargé du projet financé par Oxfam-NOVIB. Il explique: « Quand notre organisation [la confédération des associations de producteurs agricoles pour le développement] a bénéficié du financement pour le projet humanitaire dans cette région, j’ai immédiatement pensé au projet de Madame Mukahigiro : construire une citerne de collecte des eaux de pluies». Le projet a déjà construit 4 citernes pour 4 ménages. On compte construire 15 autres citernes au profit d’autres ménages.

Âgée de 44 ans, Mme Joselyne Miburoest aussi bénéficiaire du projet. Elle raconte : « Mukahigiro nous a inspiré, tout le monde parle d’elle dans notre village et nos vies ont changé grâce à cette innovation. Mme Miburo a dernièrement j’ai gagné 120 000 Francs burundais  (80 dollars américains) de ces deux champs de cultures maraichères. Elle dit : « C’était ma meilleure production : six paniers par champ. Avec les eaux de ruissellement, on gagne plus ».

Âgée de 16 ans, la fille de Mme Mukahigiro, Mireille Niyonzima, est fière de sa maman. Les citernes ont changé leur vie. Elle  témoigne : « Aujourd’hui, on boit l’eau de la citerne après qu’elle ait  été bouillie. On peut faire la vaisselle et la lessive tous les deux jours. C’est magnifique ! ».