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Burkina Faso : une institutrice à la retraite se tourne vers l’élevage de la volaille locale

Roukiétou Ouédraogo élève avec succès des poules de race locale depuis maintenant 5 ans. Des coqs, des poules, des pintades et quelques dindons picorent dans les mangeoires disposés un peu partout. Elle dit : « J’en possédais davantage. J’ai vendu plusieurs dizaines de poulets pendant les  fêtes de fin d’année ».

Elle a fait 270.000 francs CFA [environ $450 US] avec cette vente. Cette somme est quasiment égale à la pension de retraitée qu’elle reçoit à tout les quatre mois.

La réussite de Roukiatou fait beaucoup parler à Loumbila, un village à 20 kilomètres  au nord-ouest de Ouagadougou. Pourtant, elle n’a pas toujours été éleveuse. Avant, elle était institutrice. Elle ne s’est convertie à l’élevage qu’une fois admise à la retraite.

Mme Ouédraogo dit qu’elle a toujours été passionnée par l’élevage. Elle dit tenir cette passion de son père qui était un grand éleveur de volaille. Enfant, elle aidait son père à donner du grain et de l’eau aux pintades.

De cette lointaine époque, Mme Ouédraogo a retenu une technique de production simple et efficace. Elle insiste : « Il faut veiller à la propreté des poulaillers et à nourrir convenablement les poules ». L’ancienne institutrice a appris cette approche de son père.

Pour augmenter la chance de survie des poussins, Mme Ouédraogo les garde dans des caisses pendant un mois après éclosion. Elle les fait également vacciner contre les maladies aviaires fréquentes en saison sèche.

Sur les conseils de son mari, un chercheur à la retraite, Mme Ouédraogo a décidé d’améliorer la race de poule locale en la croisant avec une race française : le « bleu de Hollande». Moussa Ouédraogo est le mari de Mme Ouédraogo. Il explique : « Le croisement permet d’avoir des poules métisses plus volumineuses tout en gardant le goût très apprécié de la chair de poule locale ».

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Comme elle le faisait avec ses élèves, Mme Ouédraogo donne beaucoup d’amour et d’attention à ses poulets. Chaque matin, elle balaie d’abord les poulaillers. Ensuite, elle lave et remplit les abreuvoirs avec de l’eau. Enfin, elle nettoie les mangeoires et les remplit d’aliment pour volaille fabriqué à base de mil et de poisson séché. Ce mélange accélère la croissance des poules. Au bout de cinq mois, les poulets sont prêts pour la vente.

En plus du goût savoureux, les poules de Mme Ouédraogo  sont abordables. Elle vend les coqs à 2500 francs CFA [$4,20 US]. Les mêmes coqs coûtent 3500 francs FCA (5,3) sur le marché.

Daouda Maiga est un client fidèle. Il dit :« J’achète régulièrement de la volaille chez Mme Ouédraogo car elle est de bonne qualité et coûte moins chère ».

Mme Ouédraogo ambitionne agrandir ses poulaillers pour rendre encore plus productive son exploitation. Elle se dit pleinement satisfaite de sa nouvelle vie. Désormais, sa vie d’enseignante est bien loin. Elle avoue même ne plus être nostalgique de cette période. Elle conclut : « J’ai été heureuse enseignante mais c’est fini ! Aujourd’hui je suis une éleveuse comblée ».