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Burkina Faso : Un jardin scolaire pour améliorer l’alimentation et le rendement scolaire des élèves

La présente nouvelle a été initialement publiée en avril 2020.

À l’école primaire Dano « C », la cloche sonne, indiquant l’heure du midi. Sandrine, une élève du CM1 (cours moyen première année), emporte son plat au réfectoire. Des feuilles de chou et d’oignon forment un monticule dans son plat et la délicieuse odeur aiguise son appétit. La fille de 11 ans déclare : « Avec ça, je ne pars plus à la maison [pour manger]. Ainsi, je profite réviser mes leçons. »

Les 500 élèves de l’école primaire Dano « C » bénéficient des retombées de leur jardin scolaire de 1 000 mètres carrés. L’école Dano « C » est l’une des 246 écoles de la province du Ioba, dans la région du Sud-ouest du Burkina Faso, à environ 290 kilomètres de Ouagadougou, la capitale.

Zoumana Fofana est le directeur. Il affirme que le jardin existe depuis cinq ans environ et qu’il contribue à améliorer la santé et le rendement scolaire des élèves. Il ajoute que les élèves sont moins malades depuis que le jardin a été aménagé, et que la malnutrition est évitée. De plus, les abandons scolaires sont quasi inexistants grâce aux légumes du jardin qui complètent les repas de la cantine scolaire.

Monsieur Fofana appelle le jardin le « laboratoire où se tiennent les leçons d’observation et de langage. » C’est pourquoi il croit que le potager contribue à l’obtention de bons résultats scolaires.

Abdon Da est l’infirmier-chef du centre médical où les élèves de l’école Dano « C » se soignent. Il confirme les dires de monsieur Fofana. Avant que l’école mette en place la cantine et le jardin, plus d’une centaine d’élèves venaient au centre de santé chaque mois. Les jeunes souffraient de diarrhées, de dysenteries, d’ulcères gastriques et de paludisme. Mais depuis que l’école a commencé à ajouter les légumes du jardin au repas du midi, le centre est moins fréquenté.

L’infirmier Da soutient que les légumes font partie du groupe d’aliments « protecteurs. » Ils fournissent entre autres la vitamine A, le fer, et les protéines dont les adolescent(e)s ont besoin.

Dans la plupart des familles rurales burkinabé, les enfants ne déjeunent pas, alors le repas de la cantine est important. L’idée est de miser sur la diversité du repas et d’insister sur un bon mélange d’aliments et de nutriments. Ces bienfaits encouragent les enseignant(e)s et les élèves à investir plus de temps et d’énergie dans le jardin scolaire.

Les élèves cultivent de la tomate, des oignons, de la salade, de l’oseille, des aubergines et d’autres légumes. Ces légumes sont principalement consommés par les élèves eux-mêmes. Cependant, ils cultivent également la salade pour la vente, ce qui fournit un revenu supplémentaire pour couvrir les frais de réparation et d’autres dépenses du jardin.

Le directeur Fofana affirme que ça n’a pas été facile de lancer le projet du jardin. Il se souvient des difficultés : « Certains parents ne comprenaient pas le bien-fondé du jardin scolaire. Pour eux, leur enfant vient à l’école pour apprendre à lire et non s’adonner à des travaux manuels. »

Mais il se dit heureux de constater que les parents réticents au projet sont peu nombreux maintenant. Il souligne que « l’idée de jardin scolaire a été discutée avec les partenaires, » y compris les associations des parents d’élèves, les enseignant(e)s, et le comité de gestion de l’école.

Ouattara Siaka est le responsable à la production maraîchère de l’école. Il affirme que les élèves sont organisés en groupe de 15 à 20 personnes pour l’arrosage matin et soir. Ces tâches n’empiètent pas sur les heures de cours.

Tous les enseignant(e)s reconnaissent que le jardin scolaire aide à l’apprentissage, car il rend plusieurs matières plus concrètes, surtout les sciences, les mathématiques et les langues. Donc, le potager favorise la réussite scolaire et transforme l’apprentissage en faisant passer les élèves de la théorie à la pratique.

Samsoudine Barry est un camarade de Sandrine, mais il est en classe supérieure, au CM2. Il est fier de leur jardin : « Avec le jardinage, j’apprends à aimer le travail de la terre. De plus j’arrive mieux à comprendre certaines leçons lorsque le maître nous amène au jardin pour les expériences. »

Cette nouvelle a été produite avec l’appui du gouvernement du Canada dans le cadre du projet « Promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs et la nutrition des adolescents au Burkina Faso (ADOSANTE). » Le projet ADOSANTE est piloté par un consortium formé par Helen Keller International (HKI), Marie Stopes-Burkina Faso (MS/BF), Radios Rurales Internationales (RRI), le Centre d’information de Conseils et de Documentation sur le Sida et la Tuberculeuse (CICDoc) et le Réseau Afrique Jeunesse Santé et Développement (RAJS).