Burkina Faso : Remis du Covid-19, le journaliste Issaka Lingani affirme avoir eu plus de chance que d’autres

| janvier 4, 2021

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Nouvelle en bref

Âgé d’une soixantaine d’années, Issaka Lingani est un journaliste connu au Burkina Faso pour ses opinions politiques. Mais il est également connu pour avoir été testé positif au COVID-19. Il a publié la nouvelle en avril. Monsieur Lingani a d’abord soupçonné qu’il était malade alors qu’il avait de la fièvre, des maux de tête, de l’insomnie et une grande sensation de fatigue. Il contacta l’équipe de gestion du COVID-19, et trois jours plus tard ils arrivèrent chez lui pour faire un prélèvement nasal. Deux jours plus tard, on l’informa par téléphone que son test était positif. Le même jour, une ambulance arriva, toutes sirènes hurlantes, pour le transporter à l’hôpital. Après s’être rétabli, il dénonça le manque de ressources dans les hôpitaux, mais fit l’éloge du personnel hospitalier.

Cette nouvelle a initialement été publiée en juillet 2010.

La soixantaine bien sonné, Issaka Lingani est journaliste et directeur de publication de l’hebdomadaire L’Opinion à Ouagadougou. Il est bien connu au Burkina Faso pour ses opinions politiques lors des débats télévisés. Il est connu aussi pour avoir été testé positif au COVID-19.

En avril, monsieur Lingani annonce la nouvelle sur sa page Facebook avec un peu d’humour. Il pense avoir contracté le virus lors d’un voyage de retour d’Abidjan. Peut-être à l’aéroport. Peut-être dans l’avion.

Le 17 décembre, le Burkina Faso comptait 4 449 cas positifs et 73 décès. Au moins 3 088 personnes s’en étaient remises et 1 288 cas actifs.

Monsieur Lingani a d’abord soupçonné qu’il était malade quand il souffrait de fièvre, de céphalées, d’insomnie et d’une grande sensation de fatigue. Dans un premier temps, il a pensé au paludisme, puis à la dingue. Mais tous les tests liés à ces maladies furent négatifs.

Alors, il a décidé de contacter l’équipe de prise en charge du COVID-19 pour avoir le cœur net. Il explique : « À mon premier coup de fil, ils m’ont dit que je ne souffrais pas du COVID-19. Mais comme j’avais toujours mal, je les ai rappelés pour insister. J’ai demandé à d’autres personnes, dont mon médecin traitant, de les appeler aussi. »

Trois jours plus tard, l’équipe médicale se présenta finalement au domicile de monsieur Lingani. Il se souvient : « Ils sont venus avec un équipement impressionnant. Ils se sont d’abord auto-désinfectés avant d’enfiler leur combinaison pour faire le prélèvement nasal. »

Après deux jours d’attente, monsieur Lingani fut informé par téléphone que son test était positif. Il déclare : « Le même jour, une autre équipe est arrivée, cette fois-ci à bord d’une ambulance, pour me transporter à l’hôpital, toute sirène sifflante, ce qui a attiré l’attention de tous mes voisins de quartier. »

Un repas lui a été servi aux environs de 18 heures, pendant qu’il attendait sa première dose de médicament à l’hôpital. Il dit avoir refusé et demandé à être soigné d’abord.

Il reçut sa première dose de chloroquine et d’azithromycine vers 22 heures.

Son séjour à l’hôpital dura dix jours, dont cinq à l’hôpital de Tengandogo et cinq à la Clinique Princesse Sarah, les deux centres de prise en charge des malades du COVID-19 à Ouagadougou. Il déplore les conditions dans les hôpitaux sur le plan des équipements et du matériel. Il note que les mesures rudimentaires pour ralentir la propagation du COVID-19, telles que le lavage des mains, ne peuvent pas être respectées à l’hôpital en raison du manque de savon et de gel hydroalcoolique, et il a profité d’une visite du ministre de la Santé aux malades pour l’informer de ces faits.

Toutefois, les équipes médicales des deux hôpitaux ont impressionné monsieur Lingani par leur dévouement en ce qui a trait aux soins offerts aux patient(e)s.

Monsieur Lingani reconnait avoir eu beaucoup plus de chance que bien d’autres malades atteints du coronavirus qu’il a vus à l’hôpital. Il soutient qu’en dehors de deux ou trois malades qui avaient peut-être la soixantaine comme lui, les autres étaient vraiment des jeunes qui souffraient des formes graves du coronavirus.

Maintenant qu’il s’est rétabli et a repris normalement ses activités, monsieur Lingani affirme que rien n’a changé par rapport à la façon dont ses voisin(e)s ou ses collègues le traitent. Mais il connait d’autres qui se sont remis et qui sont stigmatisés : des voisin(e)s ne leur rendent plus visite depuis que l’ambulance est passée les chercher à domicile.

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.