Nelly Bassily | novembre 7, 2011
Les petits producteurs du sud du Burkina Faso vivent une fin de campagne agricole difficile. Il y a eu très peu de pluies et les agriculteurs s’attendent à de mauvaises récoltes. Lassina Zio est un producteur de Panassian, un village situé dans le sud du pays. Il dit: « Il nous sera difficile d’échapper à la famine cette année. »
À Panassian, comme dans l’ensemble du sud du pays, la crise alimentaire est à l’ordre du jour.
Pour M. Zio et d’autres producteurs comme lui, la cause du problème est l’insuffisance des pluies. M. Zio explique: « Les pluies de cette année ont surpris tout le monde. Non seulement elles ont débuté tardivement mais elles ont été mal réparties. » Il explique comment les faibles pluies l’ont affecté. Il dit: « L’insuffisance des pluies a fait sécher mes haricots, et mon maïs ne germe pas bien. »
Abdoulaye Zizien est un producteur de Léo, la commune voisine. Il partage le désarroi de M. Zio. Son champ de maïs ne promet rien de bon. Il confie: « Même si les pluies reviennent, il y a des cultures qu’on ne peut plus rattraper parce qu’elles se sont asséchées.»
Pourtant, cette situation ne s’est jamais produite dans la région. Sans être le grenier du Burkina Faso, le sud a une production céréalière qui couvre largement ses besoins. C’est la zone la mieux irriguée du Burkina Faso.
Le sud du pays n’est pas l’unique zone victime des aléas de la pluie. Le 2 novembre dernier, le gouvernement national a rapporté que le tiers des communes du pays étaient en situation d’insécurité alimentaire.
La perspective de mauvaises récoltes a pour conséquence une flambée du prix des céréales. Par exemple, le sac de 100 kg de maïs coûte près du double du prix qu’il coûtait l’an dernier à la même période, sur le marché de Léo. Cette hausse des prix affecte les paysans les plus pauvres. Ils craignent de connaître la famine. Mariam Sawadogo est une agricultrice veuve. Elle dit: « Avec ce que j’ai récolté, je ne pourrai pas nourrir mes enfants toute l’année. En plus, je n’ai pas d’argent pour compléter le manque à gagner. »
Face à l’éventuelle famine, le gouvernement prépare une riposte. Il a décidé de mettre en place un plan de transfert de céréales des zones excédentaires vers les zones déficitaires. Il prévoit également rencontrer plusieurs groupes pour trouver les meilleures solutions. Enfin, le gouvernement compte lancer un programme pour distribuer aux producteurs des semences à cycle court et à haut rendement. Ces semences sont censées être plus résistantes à la sécheresse. Mais le gouvernement n’a pas encore établi un échéancier pour mettre ce plan en action.
Pour l’heure, les producteurs attendent de voir les annonces se traduire en faits. Lassina Zio affirme: « Si cela peut nous permettre de manger à notre faim, c’est une bonne chose. »