Burkina Faso – Les femmes de la Coop de Léo vivent mieux grâce à la certification équitable (Agro Radio Hebdo)

| juin 1, 2009

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Il est 4 heures du matin et les femmes de la Coopérative de Léo, basée dans le sud du Burkina Faso commence leur journée. Elles se lèvent pour aller cueillir les amandes tombées des arbres de karité. Lorsqu’elles retournent chez elles, elles en font le tri. Elles utilisent la pulpe comestible de l’amande pour la préparation alimentaire. Après avoir nourri les enfants, elles se dirigent vers leurs champs où elles vont aider leurs maris.

La coopérative, qui est aussi connue sous le nom d‘Union des groupements de productrices des produits de karité, compte 3000 femmes productrices de beurre de karité. La coop existe depuis 2001 mais ce n’est qu’en 2007 qu’elle a obtenu une certification équitable.

Aschlet Niangao est la conseillère en organisation de la Coopérative de Léo. Elle dit qu’avec la certification, les femmes arrivent maintenant à avoir un meilleur niveau de vie car elles reçoivent le double du prix pour leur production et elles produisent un beurre de meilleure qualité. L’accès a de nouveaux acheteurs a mené à de meilleurs revenus et une meilleure qualité de vie pour les femmes. Pour produire un kilogramme de beurre de karité, les femmes sont passées d’une production manuelle qui leur prenait 6 heures et demie à une production mécanisée qui ne leur prend plus qu’une heure et demie. Avec la certification équitable, la coop a pu acheter des machines pour produire le beurre de karité.

Abou Dradin Tagnan est gestionnaire de la Coop de Léo. Lorsqu’il est venu à Ottawa pour faire la promotion du beurre de karité équitable auprès de clients canadiens, M. Tagnan a expliqué à Agro Radio Hebdo comment la coopérative a obtenu la certification équitable FLO CERT. FLO CERT est une firme indépendante internationale, basée en Allemagne, qui a l’autorité d’octroyer la certification équitable.

M. Tagnan dit qu’un inspecteur de FLO CERT est allé faire un audit de la coopérative, en 2006. Il a posé de nombreuses questions sur la coopérative, son fonctionnement et ses textes statutaires. Ensuite, cet inspecteur a passé une semaine de travail intense, sur le terrain. Il a choisi, au hasard, certains groupements de femmes, qu’il a visités. Il leur a posé des questions par rapport à la circulation de l’information et à leurs connaissances du fonctionnement de la coopérative. Il a vérifié les documents de ces groupements pour voir s’elles tenaient des rencontres. En somme, l’inspecteur voulait s’assurer de la bonne gouvernance de la coopérative, qui devrait être démocratique et transparente.

Ensuite, l’inspecteur a vérifié les méthodes de production. Est-ce qu’elles nuisaient à l’environnement? Est-ce qu’elles portaient préjudice à la santé? Est-ce que les enfants étaient employés pour la production? Ce n’est que quelques-uns des critères que la coopérative devait remplir de façon satisfaisante avant d’obtenir la certification équitable.

Les revenus additionnels qu’apporte la certification équitable permettent aussi à la Coopérative de Léo de faire du travail de développement social. Mme Niangao s’occupe du volet alphabétisation des femmes de la coopérative. Elle dit qu’il n’y a que 16% des 3000 membres qui savent lire et écrire. Donc, il y a un grand travail d’alphabétisation à faire.

L’amélioration des gains obtenus par les femmes, pour la production du karité équitable leur permet non seulement de scolariser leurs enfants et de subvenir aux besoins alimentaires, vestimentaires et de santé de leur parenté, mais aussi d’avoir droit à une meilleure position au sein de leur famille. Les hommes concèdent plus de droits aux femmes parce qu’ils constatent qu’elles apportent beaucoup à la famille.