Burkina Faso : Des femmes donnent l’exemple en promouvant la vaccination contre le COVID-19 dans la région des Hauts-Bassins

| avril 18, 2022

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Il est encore tôt ce lundi matin, mais Alice Yaméogo se trouve déjà avec quarante jeunes mamans et femmes enceintes. Son équipe et elle sont en train de faire de la sensibilisation concernant les vaccins du COVID-19. Pour aider à convaincre la population burkinabé par rapport au bien-fondé de la vaccination, madame Yaméogo dirige une fédération de 67 associations de femmes dénommée Yeleen qui signifie « lumière » dans la langue locale, bambara. Selon madame Yaméogo, les activités de la fédération consistent principalement en des activités comme celle-ci, durant laquelle d’autres membres et elle rencontrent des groupes au sein de la communauté pour rectifier la désinformation et les rumeurs, et partager leurs expériences personnelles de la vaccination. Bien que la pandémie du COVID-19 soit toujours là, madame Yaméogo reste déterminée. Elle souhaite qu’il y ait « zéro personne non vaccinée et zéro décès lié au COVID-19 » dans son pays.

Il est tôt ce lundi matin, mais Alice Yaméogo est déjà avec une quarantaine de jeunes mères et de femmes enceintes. Elle est dans la cour du centre de santé et de promotion sociale, à Bobo-Dioulasso, à 365 kilomètres de la capitale, Ouagadougou. Au milieu de cris de bébés, son équipe et elle animent une séance de sensibilisation sur la vaccination contre le COVID-19.

Madame Yaméogo déclare à la foule : « Des individus mal intentionnés disent que les vaccins contre le COVID-19 tuent ou rendent stérile. Mais soyez-en rassuré, il n’en est rien. Les vaccins sont sans danger. J’ai fait la dose unique du vaccin Johnson & Johnson en juin 2021. Mais me voilà devant vous. »

Elle confie que dans la région des Hauts Bassins, la population ne croit pas à l’existence du COVID-19.

Madame Yaméogo ajoute : « Nous tentons de leur expliquer que la maladie est bien une réalité et mortelle et qu’il faut se faire vacciner pour se protéger et protéger ses proches. »

En avril 2022, le taux de vaccination national au Burkina Faso était de 10 %, et un peu moins de 6 % pour les personnes entièrement vaccinées. Madame Yaméogo affirme que plusieurs personnes hésitent toujours à se faire vacciner contre le COVID-19 à cause de la désinformation sur les réseaux sociaux.

Afin de contribuer à convaincre les populations du bien-fondé de la vaccination, madame Yaméogo dirige actuellement une fédération de 67 associations féminines dénommée Yeleen, ce qui signifie « lumière » dans la langue locale bambara. Ensemble, la fédération a organisé une dizaine de campagnes de sensibilisation sur la vaccination depuis octobre 2021.

Selon madame Yaméogo, les activités de la fédération consistent principalement en des séances comme celle-ci, où elle et d’autres membres rencontrent des groupes de la communauté pour apporter la bonne information par rapport à la désinformation et aux rumeurs, et partager leur propre expérience concernant le fait d’être elles-mêmes vaccinées.

Dans certains cas, les animateur.trice.s présentent leurs pass vaccinaux comme preuve de vaccination, et qu’elles sont en bonne santé, contrairement aux fausses rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux prétendant que les vaccins du COVID-19 sont mortels.

La fédération encourage également les participant.e.s à continuer à s’informer sur les vaccins du COVID-19 en écoutant des stations de radio et de télévision crédibles, en se rendant dans les centres de santé locaux ou en appelant gratuitement au numéro vert 35 35.

Madame Yaméogo déclare à son auditoire : « Ne vous fiez pas aux informations erronées des réseaux sociaux sur les vaccins anti-COVID-19. La vaccination est la seule façon de vous protéger. » En effet, les réseaux sociaux véhiculent de mauvaises informations tendant à attribuer au vaccin contre le covid 19 des effets nocifs comme la réduction de la nativité, la stérilité ou encore le non suivi de toutes les étapes de fabrication requises — dont aucune n’est vraie.

Grâce à l’appui technique et financier de l’UNICEF et au département régional de la santé, l’association Yeleen communique des informations exactes et fiables aux communautés dans les marchés, les centres de santé, et même lors de cérémonies religieuses. Madame Yaméogo déclare : « Nous avons sillonné plus d’une cinquantaine de villages et villes de la région des Hauts-Bassins. Nous n’avons pas de statistiques précises sur le nombre de personnes vaccinées à la faveur de nos actions, mais nous osons estimés à plusieurs centaines en tout cas. »

Siaka Traoré fait partie des personnes ayant décidé à se faire vacciner grâce aux efforts de Yeleen. Il vient de prendre sa première dose de Pfizer, et son pass vaccinal en main, l’homme aux cheveux grisonnants, souriant, pousse un ouf de soulagement.

Il déclare : « On disait que les vaccins contre le COVID-19 tuent. Bien que je sois vieux, je ne voulais pas mourir. Grâce à l’assurance et aux conseils de l’association, je me suis fait vacciner. Mais je sais qu’il faut maintenir les mesures barrières, comme le port du masque. »

Le Dr Bérimina Goumbane est médecin généraliste, cheffe du district sanitaire de Léna. Elle est la représentante du directeur régional de la santé des Hauts-Bassins. Elle déclare : « La réticence de la population était vraiment farouche au début. Mais ces derniers temps, ça va. Sur un site donné, on a souvent près de 100 personnes vaccinées. » Cela, nous le mettons à l’actif des structures associatives comme l’association Yeleen. »

Bien que la pandémie du COVID-19 soit toujours présente, madame Yaméogo reste déterminée. Ce qu’elle souhaite pour son pays c’est qu’il y ait « zéro personnes non vaccinées, zéro décès liés au COVID-19. »

Elle conclut : « La femme est la mère de l’humanité. Et en tant que femme, je ne peux pas permettre que cette maladie décime mes concitoyens surtout que le vaccin est gratuit. »

La présente ressource est financée par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada dans le cadre du projet « Communication à grande échelle sur la santé publique et les vaccins en Afrique subsaharienne pour sauver des vies » (ou VACS).

Photo : Une femme prépare une injection pour la campagne de vaccination contre la méningite au centre communautaire du camp de personnes déplacées d’Al Neem à El Daein, au Darfour. Crédit : Albert González Farran – UNAMID.