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Bénin : Devenir résilient grâce à l’agriculture (Mongabay)

Dans le village d’Ouèdo Ahouanssodja, à environ 40 kilomètres de Cotonou, un groupe de jeunes agriculteurs et agricultrices bâtissent un avenir en pratiquant l’agroécologie. Sur 2,5 hectares de terres, les membres de la Coopérative Agro-Eco cultivent des légumes, des fruits et des légumes racines au moyen de méthodes biologiques uniquement.

Carole Alimagnidokpo est une agronome et présidente de la coopérative. Elle explique : « Nous sommes une jeune coopérative. Nous cultivons des légumes feuilles, des fruits et des légumes racines sans intrants ou pesticides chimiques. Nous utilisons des remèdes naturels, que nous achetons ou que nous produisons nous-mêmes à partir de choses comme le neem, l’ail et les feuilles de papaye.

On trouve sur l’exploitation agricole des aubergines africaines, des feuilles de ndolé et de corète potagère, à côté de nouvelles cultures, comme la laitue, les concombres et les carottes. La coopérative arrose ses parcelles grâce à un forage et à une pompe solaire. Les membres espèrent ajouter une autre très bientôt.

Madame Alimagnidokpo affirme que la coopérative recourt à plusieurs techniques pour protéger les cultures. Elle ajoute : « La cendre n’est pas seulement un engrais, elle agit également comme un pesticide naturel. Nous bordons aussi certaines parcelles avec de la citronnelle et du basilic. Leurs fragrances fortes permettent de repousser les organismes nuisibles et de protéger nos cultures. »

Pour la coopérative, l’agroécologie a trait à la protection de la santé et de l’environnement. Certains membres proviennent de familles agricoles, tandis que d’autres se sont tournés vers l’agriculture après avoir eu de la peine à trouver un emploi. Sur l’exploitation, ils se sont résolus à produire des cultures bonnes pour la santé et résistantes au changement climatique.

Ronaldo Noutaï, un expert en aménagement du territoire et maraîcher, raconte qu’il avait cultivé dans le passé avec des intrants chimiques. Maintenant, il voit la différence. Il déclare : « Avec les méthodes biologiques, nous pouvons récolter des aubergines africaines sept à huit fois dans l’année. Avec les engrais chimiques, nous en obtenions à peine trois. De plus, nos produits agricoles restent frais plus longtemps. Cela démontre qu’ils ne sont pas remplis de produits chimiques. »

Les vendeurs et les vendeuses notent également la qualité. La marchande Félicité Adibo déclare : « Comparativement à la corète potagère cultivée avec des engrais chimiques, celle que j’achète ici donne une sauce plus gluante et plus épaisse lorsqu’on la prépare. Certaines clientes recherchent en particulier cette sorte, et elle se vend rapidement. »

La coopérative a toujours des défis. Parfois, les semis d’arbres provenant des pépinières locales sont malades, et répandent des organismes nuisibles, comme les nématodes. Les membres pensent que s’ils avaient leur propre pépinière, cela réglerait ce problème. Et, même s’ils utilisent des répulsifs et la rotation des cultures, les organismes développent parfois une résistance.

L’eau constitue un autre défi. L’exploitation agricole n’a qu’un seul forage, et les membres soutiennent avoir urgemment besoin d’un deuxième. Ils peinent aussi à vendre des produits agricoles biologiques sur les marchés où une grande partie de la clientèle choisit en fonction du prix plutôt que des méthodes de production.

Malgré cela, les membres d’Agro-Eco disent rester déterminés à travailler avec la nature. Brice Adjaka, un historien membre de la coopérative, explique : « Les insectes, les oiseaux et d’autres créatures ont tous un rôle à jouer dans la nature. Lorsque nous utilisons des insecticides chimiques, cela perturbe le climat et nuit à la biodiversité. Notre approche à l’agriculture consiste à protéger l’environnement. »

La coopérative espère que, dans l’avenir, un plus grand nombre de consommateurs et de consommatrices valorisera les produits agroécologiques pour leur santé et le bénéfice de l’environnement.

Photo : Pour rompre le cycle de vie des organismes nuisibles, les maraîchers utilisent des répulsifs d’insectes et pratiquent la rotation des cultures. Image d’Ange Banouwin pour Mongobay.

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Ange Banouwin pour Mongabay, intitulé « Bénin : Le maraîchage agroécologique en résilience au changement climatique. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://fr.mongabay.com/2025/04/benin-le-maraichage-agroecologique-en-resilience-au-changement-climatique/ [1].