Afrique du Sud: L’âge n’est pas un problème pour une femme productive (par Thuso Khumalo, pour Agro Radio Hebdo, en Afrique du Sud)

| mars 25, 2013

Téléchargez cette nouvelle

Connie Mazibuko, soixante-neuf ans, pourrait se reposer et profiter de sa pension. Cependant, cette agricultrice pleine d’énergie travaille plus de huit heures par jour dans sa petite ferme de légumes, à Zuurberkom, au sud-ouest de Johannesburg. Elle dit : « Je suis loin de prendre ma retraite de l’agriculture. Le travail ardu ne m’a jamais donné autant de forces. »

En 1998, Mme Mazibuko louait cinq acres de terres au gouvernement. Elle dit : « Au début, je me suis lancée dans la culture de pommes de terre, ainsi que dans  l’élevage de porcs et de volaille. » Mais elle s’est rendue compte que les pommes de terre exigeaient un travail intense, et que les soins animaux étaient coûteux et prenaient du temps.

Elle a réalisé qu’il lui fallait un produit qui pouvait se vendre tout au long de l’année mais qui requérait moins d’effort. Mme Mazibuko s’est décidée à cultiver des légumes tels que les épinards, les pois verts, les haricots, les poivrons et les tomates.

Elle a découvert que les légumes présentaient leurs propres difficultés. L’arrosage constant durant l’été est devenu coûteux, et les vents forts accompagnant les pluies abîmaient ses légumes. Quand elle a consulté des vulgarisateurs locaux, ils lui ont conseillé de suivre des cours sur la culture de légumes, à l’Agricultural Research Institute.

Ces cours de courte durée ont aiguisé les aptitudes de Mme Mazibuko. Elle dit : « J’ai découvert que les difficultés auxquelles je faisais face prendraient fin, si j’obtenais des tunnels spéciaux pour légumes. » Mme Mazibuko a approché le gouvernement pour avoir de l’aide. Mais ils ne désiraient pas l’aider, puisqu’elle louait sa terre sur une base mensuelle. Elle dit : « J’avais deux options si je voulais obtenir de l’assistance du gouvernement : acheter la terre ou prendre un bail. » Étant incapable de collecter 14 000$ pour acheter le terrain, elle a décidé de prendre un bail de 15 ans.

Une fois le bail signé, le gouvernement lui a donné cinq tunnels complètement équipés et couverts de polythène, en vue de protéger ses légumes de la chaleur du soleil et des vents forts. Sa carrière d’agricultrice a décollé. Mme Mazibuko fournit maintenant des produits de qualité aux marchés de Johannesburg. Elle vend aussi ses légumes à Soweto, la banlieue voisine et, une fois par mois, elle livre des légumes frais à un hôpital local.

D’autres agriculteurs âgés de la région élèvent encore des porcs et de la volaille. Prisca Kgasoe, cinquante-six ans, a décidé de commencer à élever des animaux en 2010. Elle explique : « J’ai réalisé que la plupart des gens qui venaient acheter des produits de ma terre voulaient savoir où ils pouvaient acheter de la viande. » Deux bouchers locaux l’ont convaincue de commencer à leur fournir des animaux.

Safe Mohlabi, 78 ans, élève des porcs depuis plus de sept ans. Il admet que l’élevage de porcs présente d’énormes défis, mais il pense que les profits sont trop lucratifs pour être ignorés. Il dit : « En trois à quatre mois, les porcs sont prêts pour la vente et peuvent aller chercher jusqu’à 162$ l’unité. »

À l’ombre de ses plants de tomate géants, Mme Maxibuko sourit d’enthousiasme. Elle dit : « Parfois, ils grandissent tellement que je ne suis pas capable de les récolter. » Les tomates sont devenues sa principale source de revenus. Quand elles sont mûres, elle peut récolter plus de 20 cartons par tunnel, chaque semaine. Chaque carton se vend environ 5$ US.

Mme Mazibuka est fière d’employer deux laboureurs à temps plein. Elle emploie d’autres travailleurs sur une base temporaire durant les périodes très occupées de plantation et de moisson.

Avec les revenus qu’elle fait grâce à ses légumes, Mme Mazibuko a bâti une belle maison et s’est arrangée pour éduquer ses enfants. Elle pourrait se permettre d’acheter une voiture, mais elle pense qu’elle est trop vieille pour apprendre à conduire. Elle dit : « Je ne regrette pas d’être agricultrice. Je peux manger tout ce que je veux et acheter tout ce que mon cœur désire. »