3. Ghana : Les cultivateurs de cocotiers voient leur moyen de subsistance affecté par le jaunissement mortel des cocotiers (Inter Press Service)

| août 4, 2008

Téléchargez cette nouvelle

Augustine Yanney avait pour habitude d’aider sa mère à produire de l’huile végétale à partir des noix de cocotiers qui poussaient le long de la plage dans la région d’Ankobra, au Ghana. Comme beaucoup d’autres Ghanéennes, la mère d’Augustine gagnait sa vie en extrayant de l’huile de copra de la chair séchée de noix de coco. Mais aujourd’hui, les plages ne regorgent plus de cocotiers verdoyants. Et, cela, c’est à cause de la maladie jaune mortelle.

La maladie jaune mortelle ou jaunissement mortel des cocotiers est causée par un type de bactérie qui serait véhiculé par des insectes piqueurs.La bactérie se multiplie dans les vaisseaux qui transportent la sève des cocotiers et commence à détruire les cocoteraies en provoquant la chute des fruits et le jaunissement puis la chute de toutes les feuilles. Les cocotiers meurent en quelques mois, faisant place à un champ de troncs dénudés. Les scientifiques n’arrivent pas à trouver de solution curative pour cette maladie.

Augustine explique que les revenus de sa mère ont brusquement baissé, suite à la mort des arbres dévastés par la maladie. La région d’Ankobra n’est pas la seule région où la maladie jaune mortelle des cocotiers a eu un impact sévère sur l’activité économique des populations.

Phillippe Courbet est un chercheur français qui étudie la maladie jaune mortelle au Ghana. Il dit que la maladie a d’abord été identifiée au Ghana en 1932 autour du Cap Saint-Paul, dans la Région du Volta, dans l’est du Ghana. Une trentaine d’années plus tard, la maladie est réapparue, cette fois-ci dans l’ouest du pays, à Cape Three Points. Actuellement, elle se propage à travers toute la zone côtière.

Faustina Sewornu vit dans une petite ville de pêche côtière, dans le sud-est du Ghana. Mme Sewornu vivait bien du commerce de la noix de coco autrefois; mais maintenant, elle n’a qu’une cabane vide, où elle produisait jadis de l’huile végétale.

Pour les populations côtières, il y a peu d’alternatives. La pêche, qui était l’autre principale source de revenus de la région, est peu rentable à cause d’une diminution des stocks de poissons.

Une des solutions pour les cocoteraies affectées par la maladie serait de remplacer les arbres perdus par des cocotiers hydrides. Mais M. Courbet dit que même les hybrides ne sont pas totalement protégés contre la maladie jaune mortelle. Leur seul avantage est qu’ils prennent environ deux ans pour produire des fruits, tandis que la variété traditionnelle prend environ cinq ans. Ceci donne au moins l’opportunité aux gens de cueillir les noix de coco des arbres avant que la maladie ne frappe de nouveau.

Lors d’un récent atelier sur la ‘maladie jaune mortelle’ à Accra, des scientifiques ont déclaré que la maladie aurait affecté un million d’arbres au Ghana au cours des trente dernières années.

Cliquez ici pour voir les notes aux radiodiffuseurs sur le jaunissement mortel des cocotiers