3. Burundi: les agriculteurs relancent la culture du manioc avec des boutures saines (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture)

| décembre 1, 2008

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À petits coups de machette, Ernest Nduwimana retire des boutures de manioc à partir d’une plante dans son champ, près du village de Munyika, dans le nord-ouest du Burundi. Sous un chaud soleil matinal, la satisfaction semble rayonner sur son visage.

Il y a cinq ans, M. Nduwiman n’était pas si heureux de ses cultures. À cette époque-là, une souche agressive de la maladie de la mosaïque du manioc avait commencé une progression dévastatrice dans le pays. Les feuilles de manioc de ses plantes commençaient à présenter des signes de cette maladie, qui arrête la croissance des tubercules de manioc sous le sol. Les terres agricoles de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda, ont également été touchées.

M. Nduwiman est maintenant responsable de sa bonne fortune. Il amènera ses boutures à une ferme voisine que la FAO appelle la «mère des plantations». La «mère des plantations» est un terrain de 20 acres où des maniocs sains ont été plantés en 2005. Le manioc cultivé à cette endroit produit des boutures qui seront ditribuées à des petits exploitants à travers un réseau qui comprend des groupes d’agriculteurs, des écoles et des églises.

Salvator Kaboneka est un agronome de la FAO qui contribue à cette initiative. Il explique que chaque manioc peut fournir au moins dix boutures utilisables. À ce rythme, M. Kaboneka dit que ça ne prendra qu’une année de plus pour que les agriculteurs burundais replantent les 84000 hectares de manioc que le pays possédait avant la survenue de la maladie de la mosaïque du manioc.

La relance du manioc signifie un retour de la sécurité alimentaire pour de nombreuses familles. L’Africain moyen mange environ 80 kilos de manioc par an. Pour sa part, M. Nduwiman mange de ce tubercule une à deux fois par jour. Il est impatient de profiter de la récolte de cette année, qui comprendra aussi quelques arachides.

Entouré de feuilles vertes et saines de manioc, M. Nduwiman déracine un tubercule et le regarde avec fierté. «Il est doux, pas amer», dit-il de ce tubercule. Et, depuis la saison dernière, il en a assez pour nourrir sa famille. Après une longue journée dans son champ, il a hâte de savourer un repas de bugari, un plat local à base de farine de manioc, servi avec des haricots et du poisson.
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