3. Burkina Faso : Les productrices de coton et de karité s’enchantent de l’engouement occidental pour les produits « bio » (Agence France-Presse)

| février 4, 2008

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Les productrices de coton au Burkina Faso jouissent de la ferveur occidentale pour les produits biologiques.

Plus d’une femme sur deux est productrice dans la filière naissante du coton biologique burkinabé. Korotimi Sory est la présidente de l’Association des productrices du coton biologique de Tiéfora, au sud-ouest du Burkina Faso. Elle dit que cela fait trois ans que les femmes de son association cultivent le coton biologique et elles ont des retombées positives de cette culture.

Victoria’s Secret, la compagnie américaine de sous-vêtements pour femmes, a signé un accord avec l’Union Nationale des producteurs de coton du Burkina pour l’obtention en 2008 de 600 tonnes de coton-graine biologique burkinabé car la compagnie veut confectionner des sous-vêtements biologiques.

En 2006, la production du coton-graine biologique burkinabé ne s’élevait qu’à 350 tonnes. En 2008, il est estimé que la production grimpera à dix fois plus cette quantité.

Mais ce n’est pas seulement le coton qui fait rage sur les marchés occidentaux. Le beurre de karité biologique est aussi un produit qui surfe sur la vague de la popularité du « bio » en occident. Les compagnies comme The Body Shop et L’Occitane conduisent la demande sur le marché.

Selon le magazine le New Agriculturalist, ceux qui n’ont pas les moyens d’investir dans des cultures à haut rendement, comme le coton, sont souvent exclus des marchés générateurs de revenus. Mais, le karité est une exception. Les noix de karité poussent naturellement et sans grand besoin d’intervention dans la région semi-aride du Sahel, mais leurs zones de culture se concentrent surtout au Burkina Faso, ce qui permet aux femmes burkinabés de puiser dans un marché lucratif.

Depuis longtemps, le beurre de karité est utilisé comme ingrédient dans la nourriture locale et pour faire du savon. Le karité est aussi connu comme étant « l’or des femmes » car son décorticage et sa transformation en beurre sont des activités exclusivement féminines. Les profits générés vont directement aux femmes rurales les plus pauvres qui transforment le karité.

Pour les femmes burkinabés, la culture de cet arbre est synonyme d’une vie meilleure. L’exportation du beurre de karité et des noix non traitées rapportent des profits de l’ordre de 5 milliards de francs CFA, soit 7 millions de dollars américains par an. La certification biologique du beurre de karité a augmenté les profits des productrices burkinabés qui peuvent maintenant assurer la survie de leur famille et scolariser leurs enfants.