3. Afrique de l’Est: des pays négocient pour une utilisation équitable du Nil (AllAfrica, IRIN)

| juin 7, 2010

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Après dix ans de négociations, cinq pays du bassin du Nil ont signé un accord, le mois dernier, afin d’assurer un accès plus équitable aux eaux du Nil. Le Burundi et la République Démocratique du Congo devraient aussi signer cet accord d’ici un an. Mais l’Égypte et le Soudan ont rejeté l’accord, ce qui veut dire que les discussions vont se poursuivre.

Les agriculteurs savent que l’approvisionnement en eau est crucial pour assurer de bons rendements. Reconnaissant ce fait, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie et le Kenya ont négocié et signé un accord. Ces cinq pays veulent minimiser les conflits liés à l’eau, à l’avenir, et s’assurer qu’ils ont suffisamment d’eau pour leurs populations croissantes.

Pendant de nombreuses années, l’Égypte et le Soudan ont utilisé la proportion d’eau la plus importante, soit jusqu’à 87 % du débit du Nil. Ceci est le résultat d’accords entre l’Égypte et le Royaume-Uni en 1929, et entre l’Égypte et le Soudan en 1959. Mais les autres pays du bassin du Nil disent que le quasi-monopole qu’ont l’Égypte et le Soudan sur l’eau n’est pas acceptable.

L’Égypte reçoit très peu de précipitations. Le Nil arrose ses terres agricoles dont la production soutient sa population grandissante. Les droits des Égyptiens sur le Nil sont une question de vie ou de mort, selon Moufid Shehab, Ministre des affaires juridiques. Ils ne sont pas prêts à renoncer à ces droits.

La dépendance vis-à-vis du Nil va augmenter dans la région. Les agriculteurs du Kenya veulent développer des systèmes d’irrigation. L’Éthiopie est en train de construire des barrages. Tout accord conclu sur l’utilisation de l’eau aura une incidence sur les 400 millions de personnes vivant dans les pays qui partagent le fleuve. Les autres pays disent qu’ils ne veulent pas couper l’approvisionnement en eau des pays en aval tels que le Soudan et l’Égypte. Ils disent qu’ils veulent simplement une chance égale d’utiliser les eaux du Nil.

Mary Mutagambwa, Ministre de l’eau de l’Ouganda, voit la signature de l’accord comme « une occasion de s’unir et de se développer ». Elle espère que l’Égypte et le Soudan signeront l’accord dans l’année.