Zimbabwe : Les agricultrices et les agriculteurs utilisent de la cendre de bois pour protéger le maïs entreposé des insectes nuisible

| décembre 22, 2014

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Violet Mguni est occupée à égrener du maïs par cet après-midi de dimanche ensoleillé. Assise à l’ombre, elle mélange des graines de maïs avec de la cendre pour les protéger des charançons et des insectes foreurs. Cette méthode traditionnelle leur permet d’économiser de l’argent, et ça fonctionne!

Mme Mguni cultive à Fort Rixon, dans la province du Matabeleland nord du Zimbabwe. Elle a passé la journée précédente à brûler des tiges de kinkéliba pour faire de la cendre. Elle explique : « Je tamise la cendre que j’ai recueilli du foyer et je la mélange au maïs avant [d’entreposer celui-ci] dans le grenier. »

Elle soutient que la cendre de kinkéliba empêche les insectes foreurs et les charançons de se reproduire, et protège ainsi le maïs entreposé.

Pour plusieurs agricultrices et agriculteurs d’exploitations familiales du Zimbabwe, les insectes foreurs et les charançons constituent le plus grand problème. En effet, les infestations peuvent entraîner des pertes de 20 à 50 pour cent du grain entreposé.

Depuis qu’elle a commencé à utiliser de la cendre, Mme Mguni a pu réduire considérablement ses pertes après-récolte. La méthode est une méthode efficace et économique. Elle explique : « Ça ne me coûte rien du tout. J’ai juste à couper des tiges de kinkéliba dans les buissons avoisinants et à les brûler. La cendre asphyxie les organismes nuisibles et les insectes foreurs. Ils n’ont aucune chance de survivre. »

Silas Nkala est un expert agricole installé à Gwanda, dans la province du Matabeleland sud. Il affirme qu’au fil du temps, la cendre de bois s’est avérée être un moyen efficace de lutte contre les insectes nuisibles.

Il explique que la cendre empêche les insectes nuisibles de respirer et de se nourrir. Incapables de capter l’humidité se trouvant dans leur nourriture, les insectes se déshydratent et meurent par asphyxie avant même de pouvoir se reproduire.

Simon Makhaza est agriculteur à Madlambuzi, dans la province du Matabeleland sud. Il raconte : « Nos ancêtres utilisaient cette méthode pour éliminer les insectes. Cela fait également plusieurs années que je l’utilise. »

Donald Khumalo est un des anciens présidents du Zimbabwe Commercial Farmers Union. Il soutient que l’utilisation de la cendre pour traiter les grains a fait ses preuves, et les résultats démontrent toujours que la cendre de bois est efficace pour éliminer les insectes foreurs et les charançons.

  1. Khumalo déclare: “Il est reconnu que les grains traités avec de la cendre de bois peuvent être conservés pendant près de cinq ans, alors que le maïs traité à l’aide de méthodes modernes comme les produits chimiques se conserve pendant une saison seulement. »

Il ajoute que la cendre de bois est économique et efficace contrairement aux produits chimiques coûteux qui peuvent être nuisibles à la santé humaine.

Mme Mguni est heureuse de pouvoir utiliser le moyen le moins coûteux pour protéger son maïs. Elle ne s’inquiète plus pour les pertes après-récolte. Elle déclare : « Je n’ai plus eu de problème avec les insectes foreurs après avoir utilisé la cendre de bois. Je [peux] me reposer avec l’assurance que mon maïs est en sécurité dans le grenier. »