2. Tanzanie: Les agriculteurs améliorent leurs moyens de subsistance grâce à l’aviculture (Agro Radio Hebdo)

| février 22, 2010

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Omar Msham montre fièrement son poulailler. Il s’agit d’un poulailler d’un mètre et demi de hauteur, dans lequel il faut s’accroupir pour inspecter les poulets. Au moment de son inspection, il n’y a que quatre poulets car les autres ont récemment été vendus. Mais c’est du poulailler lui-même que M. Msham est le plus fier. Les murs du poulailler sont faits de briques rouges et d’un robuste treillis métallique à l’avant du poulailler. La construction de ce poulailler a été un investissement important pour l’agriculteur, mais il est confiant qu’il sera en mesure de l’amortir. Il y a seulement un an que M. Msham a commencé à élever des poulets. À ce moment-là, son épouse et lui avaient du mal à nourrir leurs trois enfants. Leurs deux hectares de maïs fournissaient de la nourriture, et leur hectare de tournesol était cultivé pour la vente, mais malgré cela, la famille ne parvenait à manger que deux repas par jour.

L’an dernier, M. Msham a acheté des poussins à élever. Certains poulets sont utilisés pour la nourriture. D’autres sont vendus. M. Msham gagne ainsi environ 20 000 shillings tanzaniens (environ 15 dollars américains ou 11 euros) tous les six mois. Ces suppléments alimentaire et financier lui permettent maintenant d’assurer à sa famille trois repas par jour.

Mais cette nouvelle entreprise n’est pas sans problèmes. Les poulets sont vulnérables. Tous les six mois, M. Msham perd quatre à cinq poulets, suite à des maladies ou à des accidents de bicyclette. Les autres producteurs de poulet de son village (Kitete, dans le district de Morogoro, dans l’est de la Tanzanie) font face à des problèmes similaires. Nombreux sont ceux qui ont investi dans l’aviculture, mais qui perdent une partie de leur volaille chaque année à cause de blessures, de maladie, de vol et d’attaques par d’autres animaux tels que des oiseaux et des chats.

Les agriculteurs ont discuté de ce problème avec Radio Maria, une station de radio locale.Cette station de radio travaille avec Radios Rurales Internationales sur l’Initiative de recherche des radios rurales en Afrique ou IRRRA. Subventionné par la fondation Bill et Melinda Gates, IRRRA recherche à savoir la façon la plus efficace d’utiliser la radio pour améliorer la sécurité alimentaire. Dans le cadre de l’Initiative de recherche des radios rurales en Afrique, Radio Maria a demandé aux agriculteurs du village de Kitete d’énumérer les défis auxquels ils font face. Les agriculteurs de Kitete font face à de nombreux problèmes en lien avec la production et la commercialisation des récoltes et du bétail, mais Radio Maria a décidé de se pencher d’abord sur le problème de la perte de poulets.

Lilian Manyuka est bénévole à Radio Maria depuis plus de cinq ans.Elle anime une émission hebdomadaire qui s’appelle « Busy Village ». Les agriculteurs de Kitete disent qu’ils trouvent toujours le temps d’écouter son émission le samedi matin. C’est en suivant cette émission que les agriculteurs ont appris comment construire un poulailler: dimensions nécessaires et nombre maximal de poulets.

M. Msham a été l’un des premiers du village de Kitete à construire un poulailler, au coût de 50 000 shillings tanzaniens. (environ 38 dollars américains ou 28 euros) Dans un autre village, des agriculteurs sont aussi en train de construire des poulaillers afin d’abriter leur volaille.

Havintishi Salumu a commencé à faire de l’aviculture l’année dernière quand elle a acheté une poule. Elle en a désormais une douzaine. Auparavant, il était difficile pour Mme Salumu d’acheter de la viande, mais maintenant, sa famille mange des oeufs deux fois par semaine et du poulet deux fois par mois. Les poulets sont devenus une importante source de protéines pour sa famille. Pourtant, elle se désole de voir certains de ses poulets volés et ses poussins tués par d’autres oiseaux.

Mme Salumu avait construit la structure extérieure de son poulailler avec des bâtons que son fils aîné a trouvés dans la forêt. Elle prévoyait achever la construction du poulailler en l’espace de deux mois. Elle espérait qu’avec moins de poulets perdus, elle gagnerait assez d’argent pour renvoyer son fils aîné à l’école.