2. Rwanda — Un registre pour réduire les conflits (Syfia Grands Lacs, New Times)

| mars 1, 2010

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En milieu rural, au Rwanda, les arbres et les haies poussent communément le long des champs des agriculteurs. Ils sont utilisés pour indiquer les limites des propriétés. Mais ces limites ne sont pas clairement fixées. En déplaçant quelques arbres, un agriculteur peut tenter de s’approprier la propriété voisine. Ceci est l’un des problèmes que le gouvernement rwandais espère résoudre par le biais d’un registre foncier national.

Les conflits relatifs aux terres est un problème constant au Rwanda. La densité de la population est élevée. Dans le sud du Rwanda, elle peut atteindre jusqu’à 1000 personnes par kilomètre carré. Dans le village de Ruhango, dans le sud du Rwanda, un homme a tué son voisin, l’année dernière lors d’une dispute foncière.

Grâce au processus de délimitation officielle et à l’enregistrement des terres, certains litiges fonciers ont pu être réglés. Il n’est pas toujours facile de déterminer les limites des terrains. Ainsi, chaque propriétaire est invité à montrer les limites de sa parcelle. Quand les voisins sont d’accord, les parcelles sont mesurées offciellement et les certificats fonciers sont octroyés.

À ce jour, plus de 20,000 parcelles de terre ont été enregistrées. Evode Ngombwa est porte-parole de l’Office national des terres. Il affirme que la nécessité de résoudre les litiges a ralenti le processus d’enregistrement. Le gouvernement s’attend à ce que le processus prenne au moins trois ans.
M. Ngombwa estime que l’enregistrement des terres aidera beaucoup les gens. Avec des documents qui confirment la propriété de terres, les agriculteurs seront en mesure d’utiliser leurs terres comme garantie pour obtenir des prêts bancaires.

Le processus d’enregistrement des terres est aussi une opportunité pour les femmes de faire valoir leurs droits fonciers. Une organisation locale de défense des rescapés du génocide réclame pour ses membres, en particulier les veuves et les enfants, une protection spéciale à travers ce processus.

Mais ce n’est pas tout le monde qui est persuadé que l’enregistrement foncier permettra de résoudre les conflits. Certaines tensions existent depuis le retour des réfugiés qui a suivi le génocide de 1994. Un résident de Ngoma, dans l’Est du Rwanda se plaint que les autorités ont forcé des villageois à partager leurs terres avec les réfugiés rapatriés. Avec le temps, certains des rapatriés ont pu acheter plus de terres. Le résident fait valoir que ces réfugiés qui ont acquis plus de terres doivent maintenant retourner la terre qu’ils partageaient.