2. République du Congo: Le lait de graines de courge (Spore, Syfia, La Semaine Africaine)

| juillet 19, 2010

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Joséphine Enoce Bouanga marche autour de sa maison de deux pièces, dans la banlieue de Pointe-Noire, en République du Congo. Du manioc, de l’oseille et des plantains poussent dans son jardin. C’est aussi le site d’une entreprise innovatrice à petite échelle, nommée Enoce Bio. Mme Bouanga, une ingénieure en développement rural, a créé sa société en 2006.

Habituellement, les gens mangent la chair des courges et des citrouilles et en jettent les graines. Mme Bouanga estime qu’il s’agit d’une perte. Les courges sont couramment cultivées au Congo. Après avoir étudié la valeur nutritionnelle des courges, et alors qu’elle prenait un cours sur la transformation de la courge, elle a fait des expériences de fabrication de lait de graines de courge. Elle dit que cette boisson est pleine d’éléments nutritifs. Elle trouve aussi qu’elle a meilleur goût que le lait de soja.

En 2008, elle a exposé ses produits à la foire nationale. L’Association Pointe-Noire Industrielle lui a accordé un espace à son stand d’information. Cette association soutient les petites et moyennes entreprises. Didier Mavouenzela Sylvester est le président de l’association. Il dit: « Joséphine fait la promotion des produits locaux et crée des opportunités pour les agriculteurs qui cultivent les courges, un produit lié à notre culture. Elle achète les graines de courges des agriculteurs dans les régions de la Bouenza et de la Lékoumou, dans le sud du Congo. »

En 2008, Mme Bouanga a obtenu un brevet de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour sa recette de lait de graines de courges. Les graines de courge sont décortiquées à la main. Ensuite, Mme Bouanda fait tremper et broyer les graines. Elle fait ensuite filtrer et embouteiller le jus. Mme Bouanga se garde d’expliquer les détails du processus afin de protéger son brevet.

Mme Bouanga emploie un bon nombre de personnes. L’entreprise fait également d’autres produits, y compris de la farine nutritionnelle à base de fèves de soja et de maïs, ainsi que du sirop d’ail. « Mes produits ne contiennent pas d’additifs chimiques. Ils peuvent être stockés entre six et douze mois », dit-elle.

En 2009, elle a rencontré Rodolphe Adada, le Ministre de l’Industrie. Il lui a dit « Madame, vous êtes une mine d’or sans le savoir. » Ces paroles d’encouragement lui avait donné la force de continuer à développer son entreprise. Il y a peu d’entreprises agro-alimentaires au Congo. La capacité de production de Mme Bouanga est limitée. Mais elle a beaucoup d’idées. Elle a déjà prévu produire une farine de banane plantain pour l’alimentation des bébés.