2. République Démocratique du Congo : un groupe de cultivatrices transforment le manioc pour améliorer leur moyen de subsistance (Syfia Grands-Lacs)

| septembre 8, 2008

Téléchargez cette nouvelle

Dans le village de Kwakwa, au Bas-Congo, une soixantaine de femmes veuves de l’association Groupedi cultivent des champs en commun. Elles y font pousser du manioc et le transforment en farine. Ensuite, elles emballent la farine dans des sacs et la commercialisent sur le marché local.

Ces femmes sont les seules qui fabriquent et vendent de la farine locale dans la province du Bas-Congo. Groupedi possède 250 hectares de terre où les femmes du groupe bénéficient de l’encadrement d’agents de développement rural dans un centre pilote de transformation du manioc dans le village de Kwakwa.

Grace à une formation, les femmes de l’association ont appris à multiplier rapidement les boutures de manioc et à lutter contre les maladies qui attaquent leur culture. Aussi, après la récolte, les femmes se regroupent pour transformer le manioc. Elles épluchent, nettoient et broient les tubercules de manioc dans une râpe-tronçonneuse pour ensuite les mettre dans des sacs.

Afin d’éliminer l’acide cyanhydrique, elles immergent les micro-cossettes de manioc pendant une journée dans des bacs de rouissage afin de les ramollir et les fermenter. Cet acide doit être enlevé car il est toxique. Par la suite, les femmes écrasent les tubercules avec une presse pour enlever l’amidon. Après un jour de séchage, le résultat est une pâte de manioc roui. La dernière étape est la transformation du manioc en farine à l’aide d’un moulin.

Mamie Mawongo est l’initiatrice de Groupedi. Elle dit que cette technique de transformation permet même à ceux qui souffrent du diabète, une maladie qui atteint près de 2% de la population congolaise, de consommer du foufou. Le foufou est une pâte cuite, faite à base de farine de manioc. Elle est consommée au Congo et dans plusieurs autres pays africains.

Sur le marché local de Matadi, la capitale du Bas-Congo, un sac de 30kg de farine de manioc est vendu pour 13 000 francs congolais (environ 23 dollars américains ou 16 euros). La farine produite par Groupedi est un peu plus chère que les autres farines mais elle est très appréciée par les citadins pour la préparation du foufou.

Mme José Mfulu est la vice-présidente de l’assemblé provinciale. Elle dit que depuis qu’elle sait que cette bonne farine est produite par des femmes veuves, elle l’achète régulièrement car elle croit que c’est la meilleure façon d’aider ces femmes. Groupedi garde 70% des profits et les cultivatrices empochent le reste des 30%.

Antoinette Mbuzi est une des cultivatrices/transformatrices de manioc de l’association Groupedi. Elle dit qu’avec l’argent qu’elle fait, elle a pu construire une maison de deux chambres et scolariser ses trois petits-fils.

Grâce à leur succès, les femmes de l’association veulent maintenant monter un petit élevage de porcs et de chèvres, qui seront nourris avec les épluchures de manioc. La présidente du groupe dit que les femmes veulent même acheter un tracteur et un gros véhicule afin d’accroître leur production.
Cliquez ici pour voir les notes aux radiodiffuseurs sur la transformation du manioc