2. Madagascar: Les femmes combinent agriculture et restauration des forêts (IPS, Gender Links)

| mai 24, 2010

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Soatalata est debout dans une parcelle de démonstration près d’Anevoka, à Madagascar. Elle dit: « Pendant toute l’année, la récolte est possible ». Avec un peu de volonté et d’énergie, elle a réussi à cultiver des cultures au milieu d’arbres forestiers.

À Madagascar, les femmes participent pleinement aux activités de développement durable. Elles veulent conserver la biodiversité locale pour leurs enfants. Les forêts de Madagascar ont été gravement affectées par des feux de forêts et par l’agriculture sur brûlis. Tetik Asa Mampody Savoka (TAMS) est un projet qui vise à restaurer les forêts et à améliorer les moyens de subsistances. Nous rencontrons trois femmes qui ont été impliquées dans ce projet.

Honorine Rasoanandrasana est technicienne à l’Association nationale de l’action environnementale (ANAE), qui collabore avec le projet TAMS. Elle prend en charge 11 villages et trois comités de quartier dans la région d’Andasibe. Son rôle inclut l’éducation et des activités de sensibilisation auprès de 200 femmes et hommes.

Le projet TAMS encourage les femmes a s’engagées dans des activités de subsistance. Certaines sont impliquées dans des activités d’agriculture et d’élevage, d’autres dans l’artisanat et l’écotourisme. Mme Rasoanandrasana explique que pendant la période de formation de six mois, plusieurs femmes comme Soatalata travaillent dur pour améliorer la qualité de la terre pour la plantation.

De retour sur la parcelle de démonstration, Soatalata trouve que des cultures comme le tarot, le manioc, le haricot et les tomates poussent bien à côté des arbres fruitiers et forestiers. Ils enrichissent également la qualité du sol. Cette parcelle de démonstration sera l’objet d’un projet d’écotourisme. L’ANAE ainsi que d’autres groupes environnementaux supportent cette initiative. Les touristes pourront déguster les fruits et légumes récoltés.

L’argent recueilli grâce au tourisme soutiendra les femmes et leurs communautés dans un projet de restauration des forêts. Il fournira également une source de revenus pour ces femmes.

Une autre agricultrice qui a saisi cette occasion à deux mains est Norine Louisette. Elle a décidé d’aménager un terrain escarpé, après avoir appris de nouvelles techniques avec l’ANAE. Elle a planté des graines de Mucuna (communément appelé pois de mascate). Ces graines deviennent des plantes grimpantes et servent de couverture végétale.

Mme Louisette a aussi bâti des terrasses sur son terrain escarpé. Sur celles-ci, elle plante des Stylosanthes. Ils agissent comme une haie vive qui maintient le sol en place. Aussi connue sous le nom de stylo, cette plante peut être utilisée comme fourrage. En août, le Mucuna meurt et devient un bon engrais. Mme Louisette dit: « Je n’aurais plus à travailler la terre. Il ne me restera plus qu’à sarcler et semer les graines de mon choix. » Elle préfère alterner les cultures. En hiver, elle choisit de cultiver des haricots et du maïs. L’année prochaine, elle dit qu’elle va faire pousser des cacahuètes, du riz et du maïs. Elle croit que la rotation des cultures améliorera leur rendement.

Même s’il est encore tôt pour ce projet, Mme Louisette reste confiante. Elle espère qu’elle sera bientôt en mesure d’avoir son petit commerce dans le marché local, grâce à l’argent qu’elle gagnera de la vente de ses cultures. Et elle est heureuse d’être l’une des femmes impliquées dans la préservation des forêts de Madagascar pour les générations futures.