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2. Libéria: les producteurs de cacao tentent de recouvrer leurs moyens de subsistance suite à la guerre civile (United Nations Integrated Regional Information Networks, The Analyst, Reuters)

Dans les années qui ont précédé la guerre civile, Kolubah Gayflor cultivait le cacao sur sa ferme, dans le nord du Libéria. Le cacao était sa seule source de revenus. Maintenant que la paix est revenue au Libéria, M. Gayflor et plusieurs autres agriculteurs veulent désespérément rétablir leurs moyens de subsistance. Mais plusieurs obstacles les empêchent de retourner à la terre. La guerre civile qui a duré 14 ans au Libéria a ruiné le secteur agricole et les infrastructures de base du pays. De nombreux cacaoyers ont été délaissés. Durant la guerre, ils étaient parfois exploités par des personnes autres que le propriétaire. Les cacaoculteurs sont retournés à leurs terres après la guerre pour trouver leurs plantations en très mauvais état, et leur accès aux marchés était encore pire qu’avant-guerre. De nos jours, le bois des cacaoyers est souvent utilisé comme combustible.

Macarthur Pay-Bayee est le gérant du Sustainable Tree Crops Program au Libéria, une initiative visant à soutenir les producteurs de cacao et à rétablir la valeur des cacaoyers. Il explique que les agriculteurs qui ont réhabilité leurs plantations de cacao ont aujourd’hui du mal à vendre leurs récoltes à un bon prix. Étant donné que le réseau routier est dans un piètre état, les agriculteurs vendent généralement leurs récoltes aux commerçants qui se présentent à leurs portes. Dans ces situations, les agriculteurs ont peu de pouvoir de négociation.

Le Sustainable Tree Crops Program travaille à faire en sorte que les producteurs de cacao aient les ressources dont ils ont besoin pour produire de bons rendements et mettre leurs produits sur le marché. À ce jour, quelques 900 agriculteurs des régions de Lofa, Nimba et Bong ont participé à des cours de rappels, dispensés dans des écoles de terrain, sur la gestion des ravageurs et sur comment obtenir des produits de qualité. Ces 900 stagiaires ont ensuite partagé leur apprentissage avec près de 2000 autres personnes.

Tous les cacaoculteurs formés auront accès à des plantes hybrides de cacao – une variété qui provient de la Côte-d’Ivoire, un des plus grands producteurs de cacao à l’échelle mondiale. Ces hybrides ont des rendements très élevés et résistent bien aux maladies. Ils mûrissent rapidement et devraient porter fruits en seulement trois ans – deux ans plus vite que les variétés traditionnelles.

M. Pay-Bayee dit que les cacaoculteurs récoltent actuellement aussi peu que 150 kg de cacao par hectare. Avec de nouvelles ressources et de la détermination, il espère que les cacaoculteurs comme M. Gayflor récolteront jusqu’à 800 kg par hectare.

En cette période d’après-guerre, les cacaoculteurs rétablissent aussi les coopératives. Au niveau communautaire, les groupes de producteurs veulent augmenter les plantes hybrides en pépinière avant de passer à des plantations.

Le manque de connexions pour la mise en marché et l’absence d’un bon réseau routier sont autant de défis que les producteurs de cacao ne peuvent résoudre par leurs propres moyens. Le Sustainable Tree Crops Program espère créer des liens vers le marché du cacao libérien. Quant au gouvernement libérien, il a exprimé son engagement à la reconstruction du réseau routier du pays.
Cliquez ici pour voir les notes aux radiodiffuseurs sur la culture du cacao après le conflit [1]