2. Kenya – Les pluies dues à El Nino présentent un risque et une opportunité pour les agriculteurs touchés par la sécheresse (Business Daily)

| septembre 21, 2009

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Pendant des décennies, la ferme de Daniel Waatho, située dans la province de la Vallée du Rift, au Kenya, n’a jamais manqué d’eau. Il utilise habituellement une bassine pour collecter les eaux de pluie. Mais il déplore que cette année a été différente. Sa bassine d’eau est complètement à sec. Pire encore, la sécheresse a détruit sa récolte de maïs et de haricots.

Ses cultures ne sont pas la seule inquiétude de M. Waatho. Le futur proche le préoccupe également. Selon les prévisions, les pluies dues à El Nino devraient balayer l’ensemble du territoire Kenyan. Ainsi, M. Waatho est déchiré entre deux options. Devrait-il commencer à semer du maïs ou devrait-il plutôt diversifier les cultures sur son champ, en y plantant haricot, sorgho et manioc?

Le Kenya est en train de subir une des pires sécheresses depuis une décennie. Il n’y a presque pas eu de précipitations pendant la période correspondant à la saison des pluies. Les agriculteurs ont seulement été en mesure de récolter un quart de la quantité moyenne de maïs habituellement produite. Les pâturages disponibles se faisant rares, le bétail meurt. Selon le Programme alimentaire mondial, un Kenyan sur dix à besoin d’aide, sur le plan alimentaire.

Maintenant, le Département météorologique du Kenya prédit que les pluies dues à El Nino arriveront entre la mi-septembre et le mois de décembre. Mais ce n’est pas ce que les agriculteurs dans le besoin recherchent.

Joseph Mukabana est directeur du Département de météorologie. Comme il le dit : « L’environnementne porte pas de vêtements. Parce que la sécheresse a détruit de la végétation à travers le pays, les pluies dues à El Niño amèneront sans doute davantage d’érosion des sols et d’envasement, ajoute M. Mukabana. » Il s’attend à ce qu’il y ait des inondations et des glissements de terrain dans certaines parties du pays.

Michael Makokha est spécialiste de la sécurité alimentaire et des systèmes d’alerte, à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il a une perspective plus positive sur les pluies à venir. M. Makokha exhorte les agriculteurs des régions de Nyanza et des provinces de l’Ouest, dans la Vallée du Rift, à tirer profit des pluies en plantant des cultures de contre-saison, afin de combler les déficits vivriers. Il recommande des cultures comme le manioc, le sorgho, la patate douce, le haricot mungo et le niébé.

Sur sa ferme, M. Waatho est incertain de ce que les pluies vont lui apporter. Sa bassine d’eau sera-t-elle remplie, ou sera-t-elle inondée de terre à cause des glissements de terrain? Il sait qu’il faut, de toute façon, essayer de planter quelque chose. M. Waatho dit qu’il n’a pas renoncé au maïs, mais il songe sérieusement à planter d’autres cultures pour les mois à venir. Il exhorte le gouvernement pour qu’il fournisse aux agriculteurs des semences et des engrais qui les aideront à faire face aux pluies.