2. Kenya: Les agriculteurs sont forcés de fuir leurs terres suite à la violence, ce qui menace leur approvisionnement alimentaire (Diverses sources, allAfrica.com)

| janvier 21, 2008

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Il y a quelques semaines, Danson Kariuki jouissait d’une vie confortable. Il gérait une ferme laitière. Il possédait une maison et un véhicule. Mais, la dernière fois qu’il a vu sa ferme, elle brûlait. Sa ferme avait été incendiée par une foule en colère. M. Kariuki est parmi les centaines de milliers de Kenyans qui ont fui leurs maisons après que l’élection présidentielle contestée qui s’est tenue en Décembre dernier a conduit à la violence. Il a trouvé refuge dans un camp en Ouganda. Il témoigne qu’il ne lui reste plus rien.

Le pillage du bétail et les incendies criminels ont détruit d’innombrables fermes. Sur d’autres fermes, les récoltes sont mal entretenues parce que les agriculteurs ont dû abandonner leurs terres. Sur d’autres encore, la nourriture pourrit parce que la menace de nouvelles attaques empêche l’exportation.

Les agriculteurs qui ont dû délaisser leur terre ou qui ont vu les flammes l’engloutir se trouvent dans quelques-unes des zones de production alimentaire des plus importantes du Kenya. Ceci provoque la crainte que le pays tout entier ne souffre bientôt d’une pénurie alimentaire – même si les violences se terminaient.

La province de la Vallée du Rift au Kenya est l’une des régions les plus touchées par la violence. À l’heure actuelle, les agriculteurs devraient être en train de récolter le maïs et de se préparer à en planter plus.

Selon le « Famine Early Warning Systems Network », 20 % des cultures de maïs n’ont pas été plantés. Les prix du maïs ont déjà augmenté dans les villes.

Le prix du lait devrait aussi augmenter. 20 millions de litres de production laitière ont déjà été perdus. Le centre et le nord de la Vallée du Rift et les provinces de l’Ouest sont d’importants centres de production laitière. À ce moment-ci de l’année, une grande partie du lait est normalement transformé en poudre. La poudre est stockée pour être utilisée durant la saison sèche, lorsque qu’il y a une forte demande de lait.

Machira Gichohi est le Directeur général du Kenya Dairy Board. Il a noté que, même lorsque les agriculteurs retourneront chez eux, il leur faudra du temps pour remplacer les bovins perdus et recommencer la production de lait.

Les pays voisins du Kenya sont également touchés. L’envoi de vivres et d’autres produits est plus difficile parce que le prix du carburant a monté en flèche et le port de Mombasa a été interrompu pendant un certain temps.