2. Kenya: La méthode « push-pull » protège le maïs contre des organismes nuisibles majeurs (IPS, infonet-biovision)

| avril 26, 2010

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Agnes Mbuvi a eu une excellente récolte de maïs, cette saison. Avant, elle ne récoltait que la moitié d’un sac, sur son petit lopin de terre. Cette saison, sa récolte était de six sacs (plus de 500 kilogrammes de maïs).

Elle se tient dans son champ, au milieu des plantes qui ont rendu cela possible. Ce n’est pas une variété spéciale de maïs qui explique cela. Ce sont plutôt deux plantes qui ont protégé son maïs. Mme Mbuvi a planté du desmodium entre ses rangées de maïs. Et de l’herbe à éléphant tout autour du lopin de terre. Ces deux plantes se sont chargées à la fois des foreurs de tiges et de le striga.

Les foreurs de tiges et le striga sont les plus importants organismes nuisibles affectant le maïs, en Afrique. Les foreurs de tiges sont des chenilles qui creusent des tunnels dans les tiges de maïs. Ils affaiblissent la tige, qui se brise et tombe. Le striga, par conte, attaque le maïs par les racines. Il absorbe l’eau et les nutriments et en prive le maïs, ce qui nuit à sa croissance. Ensemble, ces organismes nuisibles sont responsables de grandes pertes agricoles.

Mais les agriculteurs comme Mme Mbuvi ont appris à débarrasser leurs champs du striga avec du desmodium, et à chasser les foreurs de tiges avec de l’herbe à éléphant. En utilisant stratégiquement ces deux plantes, ils pratiquent la méthode push-pull (« attraction-répulsion ») de contrôle des organismes nuisibles.

Les agriculteurs commencent par planter de l’herbe à éléphant. Au moins trois rangées de cette herbe sont plantées tout autour du champ. Cette tâche doit être complétée avant les pluies de sorte que l’herbe à éléphant commence à pousser avant le maïs.

L’herbe à éléphant assure le pull (« attraction »). Elle attire les papillons de foreurs de tiges. Ainsi, les papillons déposent leurs œufs sur l’herbe à éléphant plutôt que sur le maïs. Quand les œufs éclosent, l’herbe produit une substance collante. Cette substance piège les papillons qui meurent.
Le desmodium assure le push (« répulsion »). Les agriculteurs plantent le desmodium entre les rangées là où le maïs sera planté. Le desmodium est planté au moment des pluies pour une germination maximale. Trois et six semaines après la plantation, les agriculteurs taillent le desmodium afin qu’il ne pousse pas plus haut que le maïs.

Le desmodium produit une odeur que les foreurs de tiges n’aiment pas. De plus, ses racines produisent un composé chimique qui inhibe le striga. Il repousse donc et les foreurs de tiges et les mauvaises herbes.

L’herbe à éléphant et le desmodium font encore autre chose pour les agriculteurs. Ils sont source de bon fourrage pour le bétail. Ainsi, les vaches sont plus en santé et produisent plus de lait.

Mme Mbuvi est contente des résultats. En tant que veuve, elle doit produire de la nourriture pour toute sa famille. Elle dit que la méthode push-pull (« attraction-répulsion ») lui a permis de produire assez de lait et de maïs pour toute l’année. Il y a mêmes des surplus pour la vente. Vendre les surplus permet à Mme Mbuvi d’envoyer ses enfants à l’école.