2. Kenya – Kibaki donne le sceau d’approbation pour une loi sur la biosecurité permettant la production et l’utilisation de cultures génétiquement modifiées (Scidev.net, The Nation, Africa Science News Service)

| février 23, 2009

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Après l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et l’Égypte, le Kenya est le quatrième pays africain à permettre la production et l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM). Le 13 février, le président kenyan Mwai Kibaki a signé un projet de loi établissant un cadre juridique pour la culture des OGM. La nouvelle loi sur la biosécurité ouvrira la porte à de nouveaux essais de terrain pour les OGM au Kenya.

En octobre dernier, alors que le projet de loi était encore débattu au parlement, le Ministre de l’agriculture du Kenya, William Ruto, disait qu’il croyait que la meilleure façon d’éliminer la pauvreté et l’insécurité alimentaire était d’adopter les bonnes technologies. Ruto argumentait que s’il n’y a pas de preuves que les OGM sont nocifs pour la santé, il faut les adopter car ils sont supportés par la science.

Margaret Karembu est la directrice du Centre Africain du Service International pour l’Acquisition d’Applications Agro-biotechnologiques. Elle dit que la nouvelle législation permettra l’avancée rapide d’un projet qui s’intitule Maïs Économe en Eau pour l’Afrique ou WEMA, qui a pour but de développer un type de maïs génétiquement modifié qui résiste à la sécheresse. Un des partenaire du projet WEMA est la compagnie Monsanto, une des plus grandes compagnies de commerce agricole au monde et le producteur principal de semences génétiquement modifiées, possédant 70 à 100% de la part de marché pour plusieurs types de cultures.

Ce nouveau projet de loi est présenté à un moment où plusieurs agriculteurs kenyans peinent à nourrir leur famille à cause de la sécheresse qui sévit présentement dans le nord-ouest du pays. Mais il survient aussi à un moment où le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a rendu public le rapport relatif au sondage de 114 petits agriculteurs de 24 pays africains. Le rapport conclut que les pratiques agricoles biologiques produisent des résultats nettement meilleurs que les pratiques agricoles qui requièrent des intrants chimiques. Selon le rapport, l’agriculture biologique améliore la fertilité du sol, permet une meilleure rétention de l’eau dans le sol et est plus avantageuse en période de sécheresse.

En novembre dernier, Agro Radio Hebdo avait publié un article mentionnant que 53 organisations de la société civile, sous la tutelle de l’ONG Water and Food Watch, s’opposaient à cette loi permettant la production et l’utilisation de cultures OGM au Kenya. Les organismes en questions ont fait circuler une pétition pour s’opposer au projet de loi. Ce groupe de représentants de la société civile craint que les plantes et les animaux génétiquement modifiés ne s’infiltrent dans les exploitations agricoles et que les brevets et droits de permis sur les semences ne rendent les agriculteurs à petite échelle dépendants du commerce agricole.
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